La « Déclaration de Nairobi » adoptée lors du premier Sommet africain sur le climat vise à concentrer les efforts de l’Afrique sur les opportunités de transition verte, en plaidant pour une nouvelle architecture mondiale du financement climatique prenant en compte l’allègement de la dette des pays africains. L’Afrique appelle également à l’imposition d’une taxe carbone sur le commerce des combustibles fossiles, le transport maritime et l’aviation, et ambitionne de réduire les émissions de 45% d’ici 2030 pour respecter les accords de Paris.
L’Afrique a défini sa position commune de l’Afrique dans la lutte contre les changements climatiques en prévision de la tenue de la Cop 28, en novembre 2023 aux Emirats arabes unis. Dénommé “Déclaration de Nairobi”, ce texte a été adopté lors du premier Sommet africain sur le climat qui s’est clos le 6 septembre 2023 au Kenya. Il s’agit d’une décision stratégique dont l’objectif prioritaire vise à se concentrer sur les opportunités de la transition verte. L’Afrique, responsable de 4% des émissions de gaz à effet de serre, n’attire que 3 % des investissements mondiaux dans l’énergie.
“Les Nations Unies vont bientôt organiser une conférence internationale sur la même thématique et la Cop 28 s’organise aux Emirats arabes unis sous peu. L’Afrique, armée de l’esprit de Nairobi ne devrait en aucune manière perdre cette double opportunité pour pousser vers l’avant son propre agenda pour plus de justice climatique, plus de concrétisation des engagements, de plus amples investissements dans les nécessités d’adaptation et de transition”
Moussa FAKI MAHAMAT, Président de la Commission de l’UA
Le Sommet africain pour le climat a milité pour une nouvelle architecture mondiale du financement des besoins de résilience climatique du continent qui prenne en compte l’allègement du fardeau de la dette des pays africains. L’Afrique plaide pour une nouvelle Charte mondiale du financement climatique par le biais de l’Assemblée générale des Nations Unies à l’horizon 2035. Les dirigeants africains ont appelé d’une seule voix, les pays développés à tenir leurs engagements dans le versement des Droits de tirage spéciaux fixé à 100 milliards de dollars annuel.
“Nous exigeons un espace équitable pour que nos pays puissent accéder aux investissements nécessaires pour libérer leur potentiel et le traduire en opportunités. Nous réclamons en outre une architecture multilatérale de financement du développement juste, pour libérer nos économies de la dette odieuse et des obstacles onéreux aux ressources financières nécessaires. Nous sommes convaincus que la communauté internationale doit travailler avec nous dans ce voyage vers un avenir de prospérité sur une planète prospère et écologiquement équilibrée.”
William RUTO, Président de la République Kenya
A travers la Déclaration de Nairobi, 54 pays africains présents aux assises ont proposé que l’ensemble des pays du monde adoptent l’imposition d’une taxe carbone sur le commerce des combustibles fossiles, le transport maritime et l’aviation. Au cours du Sommet africain pour le climat, le continent a obtenu un investissement de 20 millions de dollars en financement carbone destiné au développement des énergies renouvelables et la préservation des forêts du bassin du Congo, notamment.
“Pour permettre l’échange d’information en vue de soutenir le développement socio-économique durable national et régional, les solutions africaines ont besoin d’un soutien mondial ainsi que de contributions mondiales.”
Wenjian ZHANG, – Organisation météorologique mondiale – Chine
Les besoins de financement climatique en Afrique sont de l’ordre d’environ 350 milliards de dollars par an. La Déclaration de Nairobi a réitéré l’ambition du continent africain de contribuer à une réduction des émissions de 45 % requise pour respecter les accords de Paris afin de maintenir le réchauffement climatique à 1,5% d’ici 2030.