Le 29ème anniversaire du génocide rwandais a été commémoré le 7 avril 2023 par l’Union Africaine. Une occasion de rappeler le combat contre les discours haineux responsables de crises communautaires et autres conflits sur le continent. Pour les politiques de l’institution panafricaine, il est impératif de barrer la voie à la survenue de pareil fléau dont l’ombre continue de planer.
Les discours de haine sont un fléau dont l’ampleur va croissant sur le continent et dont les manifestations sont entre autres le racisme, la xénophobie, la misogynie ou simplement les conflits intercommunautaires. L’une des plus grandes tragédies de l’histoire contemporaine de l’Afrique est le conflit communautaire entre les Tutsis et les Hutu au Rwanda en 1994. Plus de 800 000 rwandais ont perdu la vie durant ce conflit. A l’occasion de la commémoration du 29 anniversaire de ce génocide, le président de la commission de l’Union Africaine, a fait une emphase sur les conséquences des discours haineux
La cruauté humaine qui résulte des conflits intercommunautaires … plongent des milliers de personnes dans une précarité et une détresse inqualifiables. En effet, çà et là sur notre Continent se développent la constitution des milices armées sur des bases communautaires, la circulation des armes de guerre et, plus grave, les discours de haine et la stigmatisation des communautés abondamment relayés et amplifiés par des puissants réseaux sociaux.
Moussa Faki Mahamat, Président de la Commission de l’Union africaine
Un événement tristement historique, dont le rapport d’enquête de l’époque a permis la création de la commission paix et sécurité de l’Union africaine. Pour venir à bout des discours de haine, utilisés comme arme par de nombreux protagonistes, l’institution panafricaine, à travers la commission des affaires politiques, paix et sécurité, promeut le culte de la tolérance ethnique et religieuse, véritable germes de conflits intercommunautaires.
L’UA doit réaffirmer, réitérer et répéter qu’il ne faut plus jamais recommencer. Aujourd’hui, nous devons tous apprendre à promouvoir la tolérance ethnique et religieuse afin de renforcer la cohésion nationale et construire l’Afrique que nous voulons.
Bankole Adeoye, Commissaire de l’Union africaine aux Affaires politiques, Paix et Sécurité
L’ombre du génocide rwandais semble bien encore planer sur les communautés du continent au regard des sons d’alerte sur la situation. Selon Human Rights Watch, les violences communautaires en cours dans l’ouest de la République démocratique du Congo entre les communautés Teke et Yaka ont fait au moins 300 morts depuis le début en juin 2022. L’urgence de bloquer de pareilles situations s’impose.
Nous lançons des avertissements et nous sommes en mesure de dire quels sont les facteurs de risque de génocide que nous observons, et nous le faisons souvent.
Alice Wairimu Nderitu, Conseillère spéciale du Secrétaire général des Nations Unies pour la prévention du génocide
La haine est un danger pour tout le monde et donc la combattre devrait être un travail pour tout le monde disait Antonio Guterres, le secrétaire général des Nations-unies. L’Union africaine a condamné le 24 février 2023 les propos du président tunisien sur les migrants originaires d’Afrique subsaharienne et appelé ses États membres à « s’abstenir de tout discours haineux à caractère raciste ».