Alors que l’urgence sur l’approvisionnement de nourriture sur le continent africain se fait de plus ressentir, les gouvernements africains et institutions concernés sont à pied d’œuvre pour améliorer la transformation de la chaîne de valeur alimentaire sur le continent et atteindre les objectifs de développement durable. D’après la Banque mondiale, ce sont plus de 38 millions de personnes qui se trouvent actuellement confrontées à une insécurité alimentaire aiguë .
Sous le soleil de plomb qui crache ses premiers rayons sur Moundou au Tchad, un groupe d’agriculteurs travaille sans relâche dans leur champ. Leur détermination à nourrir leurs familles et leurs communautés avec les fruits de leur travail semble inébranlable. Toutefois, entre satisfactions et inquiétudes, ils savent qu’ils doivent encore affronter de nombreux défis et problèmes dans leurs activités agricoles, malgré les progrès réalisés. En effet, alors que 65% des terres arables non cultivées du monde se trouvent en Afrique, le continent importe la majorité des ses produits alimentaires.
« Six décennies après l’indépendance des pays africains, l’insécurité alimentaire continue d’affecter différentes parties du continent. C’est ainsi que rien qu’en 2018, on a comptabilisé 257 millions d’Africains souffrant de sous-alimentation. l’Afrique dépense annuellement 35 milliards de dollars pour financer les importations alimentaires. En 2025, ce montant atteindra 110 milliards de dollars ».
Moussa Faki Mahamat, Président de la commission de l’UA
La crise alimentaire mondiale et l’inflation causées à la suite de la guerre en Ukraine et de la hausse des cours des céréales et de l’énergie ont rendu d’une actualité pressante la recherche de l’autosuffisance alimentaire en Afrique. Pour atteindre cet objectif, la transformation des systèmes alimentaires africains semble indispensable sur le continent. Seulement, les chaînes de valeur agricole en Afrique sont encore le plus souvent soumises à de multiples contraintes. Il s’agit entre autres des chocs climatiques, des conflits et à d’autres chocs externes, d’où l’urgence selon certains observateurs de repenser et renforcer les systèmes de transformation alimentaires africains.
Pathé Sène, DG du Africa Food systems forum, Sénégal
Selon des rapports officiels, les principaux défis auxquels est confronté le secteur africain sont la croissance de la population rurale, l’augmentation de la population urbaine et la demande croissante de nourriture, le changement climatique et l’incidence croissante des phénomènes météorologiques extrêmes, les crises sanitaires mondiales en cours et les conflits civils.
Pathé Sène, DG du Africa Food systems forum, Sénégal
Ainsi pour parvenir à une véritable transformation des systèmes alimentaires en Afrique, les gouvernements africains doivent anticiper et répondre de manière proactive aux méga tendances démographiques, économiques, environnementales et sociales majeures qui façonnent les systèmes alimentaires de l’Afrique.