L’intelligence artificielle, longtemps dépeinte par la littérature et le cinéma de science-fiction, n’est plus perçue comme un concept futuriste. Elle s’est désormais imposée dans les écosystèmes numériques, dans les secteurs de l’éducation, la santé, la finance et la justice comme une réalité omniprésente. Elle symbolise une révolution sans précédent en matière de quête et de production de connaissances.
Bien que l’Afrique ait fait des progrès significatifs en matière de connectivité, des disparités subsistent. Selon les estimations de l’Union internationale des télécommunications pour 2024, en Afrique, seulement 38% de la population utilise Internet contre une moyenne mondiale de 69%; les femmes sont moins connectées que les hommes (31% contre 43%) et 25% des personnes vivant en zones rurales n’ont pas de possibilité d’accéder à Internet à cause de l’absence de couverture haut débit. Les disparités existent aussi entre les zones urbaines et rurales. La question de la souveraineté numérique de l’Afrique et de l’intelligence artificielle (IA) est au cœur de nombreux débats stratégiques, politiques et technologiques.
L’union africaine a adopté un certain nombre de cadres politiques en 2020, il y avait une stratégie pour le développement de l’intelligence artificielle et la commission a été mandatée pour établir un plan de 5 ans qui comprend deux phases, l’une entre 2025 et 2026 pour établir une gouvernance structurelle de l’intelligence artificielle sur le continent la mobilisation des ressources.
Mahmoud Ali Youssouf, Président de la Commission de l’UA
L’intelligence artificielle (IA) est un domaine en pleine expansion qui présente à la fois des opportunités et des défis pour l’Afrique. Pour que l’IA contribue positivement à la souveraineté numérique, il est essentiel de développer des cadres éthiques et des stratégies politiques adaptées.
Je suis heureux de me joindre à vous pour le sommet mondial de l’IA sur l’Afrique et je souhaite la bienvenue à nos invités spéciaux à Kigali. J’espère que vous appréciez votre séjour parmi nous. L’intelligence artificielle est à l’origine de certaines des innovations les plus révolutionnaires de notre époque et accélère le rythme de la transformation numérique. Dans tous les secteurs, les avantages de l’intelligence artificielle sont évidents.
Paul Kagame, Président de la République du Rwanda
Une étude menée par des chercheurs de l’Université d’Oxford en 2015 révèle que près de 45% des contenus édités sur l’encyclopédie sont effectués par des contributeurs résidant principalement en Europe ou en Amérique du Nord. L’Afrique ne veut plus être spectatrice des grandes révolutions technologiques : elle entend désormais en être actrice, leader ou bénéficiaire.
En peu de temps, l’intelligence artificielle a progressé à une vitesse fulgurante. L’intelligence artificielle n’est pas seulement en train de remodeler notre monde, elle est en train de le révolutionner. Mais les risques sont tout aussi énormes. Cette croissance rapide dépasse notre capacité à la gouverner. Elle soulève des questions fondamentales en matière de responsabilité, d’égalité, de sécurité et de sûreté. Les cyber-attaques basées sur l’IA pourraient paralyser les infrastructures critiques d’un pays et paralyser les services essentiels.
Antonio Guterres, Secrétaire général de l’ONU
À l’heure où l’Afrique se positionne face aux bouleversements technologiques mondiaux, la souveraineté numérique ne devrait pas être un luxe, mais une priorité stratégique. Il est crucial de développer des infrastructures locales, renforcer les capacités humaines et mettre en place des politiques publiques claires sur la protection des données. L’Afrique doit passer du statut de terrain d’exploitation à celui d’acteur central, en investissant dans une IA afro-centrée. Pour assurer sa souveraineté numérique, le continent doit davantage investir dans la protection des données, les infrastructures numériques et maîtriser les processus technologiques y afférents en réduisant la dépendance aux technologies étrangères.
