Dans de nombreux pays africains, les partenariats publics privés(PPP) sont perçus comme des solutions de financement pour l’atteinte des objectifs de développement durable. Cependant, ces partenariats sont confrontés à des défis tels que le manque de transparence dans la passation des marchés, l’opacité des contrats, ou encore l’absence de mécanismes de suivi et d’évaluation participatifs nourrissent la méfiance des citoyens. Cela rend ainsi l’établissement de tel financement difficile, contraignant les États à chercher d’autres sources de financements comme l’endettement externe pour financer leurs projets de développement durable.
Les Partenariats Publics-Privés (PPP) sont aujourd’hui considérés comme des leviers essentiels pour accélérer la mise en œuvre des Objectifs de Développement Durable (ODD) à l’horizon 2030. En mobilisant à la fois les ressources financières, l’expertise technique et la capacité d’innovation du secteur privé, certains pays africains parviennent à obtenir les financements nécessaires pour leurs projets de développement. Cependant, la mise en œuvre des PPP est parsemée de défis qui freinent leur efficacité et leur contribution réelle aux ODD. D’ailleurs en 2024, un fonds PPP d’environ 1,3 milliard USD a été lancé pour financer des projets de liaisons électriques transfrontalières dans la région SAPP (12 pays de l’Afrique australe), avec un premier objectif de clôture à 500 milliards de dollars d’ici 2025.
Les financements à très long terme, nécessite plus de temps et sont plus complexes à préparer. Et ces financements notamment dans le cas où c’est fait dans un mode project finance apporte une validation et les arrangements envisagés entre les parties. Par conséquent, le faite d’être face à une marge de temps affaiblit la possibilité d’attirer ses financements à long termes.
Lamine Lo, Coordonnateur de l’UNAPPP – Sénégal
Dans de nombreux pays africains, le cadre réglementaire encadrant les PPP reste faible, flou ou instable. L’absence de lois spécifiques, de mécanismes de gouvernance transparents et d’organes de régulation autonomes complique la conception et l’exécution de projets solides. Cette incertitude juridique décourage les investisseurs privés et provoque des litiges coûteux entre partenaires selon certains experts. D’ailleurs en Afrique noir, l’un défis phare dans la mise en execution des PPP est la marchandisation excessive de services publics essentiels tels que l’eau, la santé ou l’éducation.
Lorsqu’on parle de PPP, c’est l’Etat qui s’inscrit dans une perspective de mobiliser des ressources financières qui peuvent venir de partout dans le monde. Et si l’investissement baisse ça peut affecter la mobilisation des ressources dans le cadre de la réalisation des projets PPP. Nous avons également des finances publiques, les PPP à la base un outil de ressource financière.
Moustapha Djitté, Directeur général de l’ARCOP – Sénégal
Également, le manque de transparence dans la passation des marchés, l’opacité des contrats, ou encore l’absence de mécanismes de suivi et d’évaluation participatifs nourrissent la méfiance des citoyens. Dans certains contextes, les PPP sont devenus synonymes de corruption, de favoritisme ou encore de conflits d’intérêts.
Les PPP, c’est d’abord non pas partenariat public privé seulement, mais c’est préparation, préparation et préparation. Puis qu’un projet déjà de PPP qui sera conclu sur une longue durée, il faudrait nécessairement qu’il ait une préparation. Parce que si l’on ne prends pas le temps nécessaire pour bien préparer le projet, on va se tirer une balle dans le pied puis qu’un PPP peut durer, 15ans, 20ans, 30ans.
Yamadou Karim NDIAYE, Directeur du personnel de la DGCFEDSPP – Sénégal
Dans les pays en développement, les changements fréquents de gouvernements, l’insécurité politique ou les crises économiques peuvent perturber les projets PPP à long terme. Les ruptures dans les engagements de l’État ou les fluctuations macroéconomiques peuvent accroître le risque perçu par les investisseurs, rendant difficile la mobilisation de financements privés. D’après l’analyse de la Banque mondiale basée sur la base de données Provision Pour Investissement, 3 400 projets avec au moins six ans d’historique soit 9,6 % des contrats PPP en Afrique ont été annulés, soit une proportion nettement plus élevée que dans d’autres régions depuis 2011 pour des raisons de transparence.