Le défi de la préparation des États africains aux événements climatiques extrêmes réside dans la collecte de données et l’adaptation selon les experts. Dans ce contexte, l’initiative Space for Early Warning in Africa (SEWA) récemment lancée par la Commission de l’Union africaine (UA) vise à renforcer la capacité du continent à produire et à fournir des services d’alerte précoce basés dans l’espace pour les événements climatiques dangereux, selon les responsables de l’organisation panafricaine.
L’initiative Space for Early Warning in Africa,SEWA devrait permettre de réduire considérablement les pertes humaines et matérielles, en particulier les pertes agricoles, dues aux fortes pluies, aux inondations et autres événements climatiques extrêmes. Indiquant que le risque de catastrophes reste extrêmement élevé en Afrique, Moses Vilakati commissaire de l’UA pour l’agriculture, le développement rural, l’économie bleue et a relevé à l’occasion du lancement du projet à Windhoek en Namibie que de nombreux pays du continent ont été gravement touchés ces dernières années par des inondations, des sécheresses et des famines, en raison de l’absence de services d’alerte précoce précis et fiables.
«Notre aventure pour arriver là où nous sommes aujourd’hui a commencé à Abidjan, en Côte d’Ivoire, en septembre 2018, où la Déclaration d’Abidjan a été signée par le président de la Conférence ministérielle africaine sur la météorologie. Ce nouveau projet devrait atteindre les objectifs suivants: Améliorer la résilience des États membres en améliorant l’accès et l’utilisation de l’observation, des données métrologiques et des services météorologiques. Renforcer également la coordination avec les cadres institutionnels pour l’alerte précoce sur les phénomènes météorologiques dangereux et le climat et le partage des connaissances entre les régions grâce à l’établissement et à l’opérationnalisation de la Facilité d’application du satellite météorologique africain.»
Moses Vilakati, Commissaire de l’UA pour l’Agriculture – Eswatini
Le SEWA devrait renforcer la résilience des membres de l’UA face aux risques climatiques en améliorant l’accès et l’utilisation des données météorologiques d’observation de la Terre et des services météorologiques. Selon les données de la Commission de l’UA, moins de 50% des Africains ont accès à des systèmes d’alerte précoce, et ceux qui existent sont souvent peu fiables. Cette lacune a entraîné des pertes importantes en vies humaines et en biens matériels. En effet, entre 2023 et 2024, l’Organisation météorologique mondiale, OMM estime que plus 110 millions de personnes se sont retrouvées sinistrées du climat sur l’ensemble du continent.
« C’est là que SEWA joue un rôle transformateur en exploitant les technologies spatiales, les données de télédétection et les modèles de prévision intégrés. See US cherche à construire un éco-système panafricain d’alerte précoce, qui comble le fossé entre la science et la prestation de services, entre l’observation et l’action.»
Jonas Sheelongo, Directeur adjoint des Transports – Namibie
Le profil de risque de l’Afrique est marqué par une vulnérabilité élevée, un danger élevé et une faible capacité de résilience. Actuellement, quasi aucun des 55 États membres de l’Union africaine ne dispose d’un système d’alerte précoce multi-risques pleinement opérationnel. Le changement climatique et un développement mal planifié aggravent la situation, rendant les systèmes actuels de gestion des risques de catastrophe inadéquats.
«SEWA est plus qu’une simple initiative. C’est un engagement, un engagement à faire en sorte que personne ne soit laissé pour compte en matière d’alertes précoces et de préparation aux catastrophes. Il s’agit d’utiliser la technologie spatiale de pointe et les systèmes basés sur les satellites pour fournir des informations précises, opportunes et complètes qui peuvent aider à sauver des vies, à protéger les moyens de subsistance et à renforcer la résilience face aux catastrophes.»
Jonas Sheelongo, Directeur adjoint des Transports – Namibie
Du 8 au 10 septembre 2025, le deuxième Sommet africain sur le climat (AEC2) se tiendra à Addis Abeba en Ethiopie, conformément à la décision adoptée lors du récent Sommet de l’Union africaine visant à accélérer la solution et le financement mondiaux. L’objectif est de catalyser les solutions climatiques mondiales et d’améliorer l’accès au financement climatique pour le développement durable de l’Afrique dans un contexte où le continent n’a reçu que 30 milliards de dollars sur les 277 milliards nécessaires chaque année pour lutter contre les effets du changement climatique.