L’Afrique s’est engagée dans plusieurs initiatives d’intégration économique et politique, couvrant la promotion du commerce intra-régional comme la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) alors que l’intégration monétaire et financière est restée timorée. Pour changer cette situation, le Parlement panafricain invite les dirigeants africains à renforcer les politiques publiques pour permettre aux populations de faire entendre leurs voix et de participer au développement du continent.
En Afrique du Sud, le Parlement panafricain tire la sonnette d’alarme. Le président de l’institution, Fortune Charumbira, a pris la parole le 21 juillet dernier lors de la 5ᵉ session ordinaire de la sixième législature. Il a dénoncé la progression rapide du terrorisme et de l’extrémisme violent à travers le continent, des fléaux qui, selon lui, aggravent la pauvreté et freinent le développement. Pour le dirigeant, il est urgent que les peuples africains s’impliquent davantage dans la construction de l’Afrique, face à des menaces de plus en plus complexes.
«Nous sommes réunis ici pour améliorer la qualité de vie des citoyens de notre continent. Et vous le savez, nous sommes confrontés à pas mal d’enjeux. Oui, des enjeux énormes. Les nombreuses ONG et les citoyens de nos pays respectifs nous ont confié la mission de nous pencher sur ces problèmes et de nous assurer que nous sommes engagés. Généralement, on aurait lieu.Étant une plateforme pour les citoyens du continent. Nous espérons qu’à travers lui, nous allons faire avancer notre agenda avec toutes les énergies possibles en nous et nous assurer que nous sommes les représentants de l’Afrique et que nous la représentons très bien.»
Fortune Zephaniah Charumbira, Président du Parlement panafricain (PAP) – Zimbabwe
Fortune Charumbira est également revenu sur le Protocole de Malabo, adopté en 2014, censé transformer le Parlement panafricain en une véritable institution législative. Ce texte visait à lui conférer des pouvoirs accrus et à renforcer la représentativité des peuples africains. Mais onze ans plus tard, le constat est amer : peu d’États membres l’ont ratifié, et les avancées concrètes restent limitées. Les ambitions d’un parlement pleinement opérationnel peinent encore à se matérialiser.
«Nous sommes également très sensibles à la solidarité du Parlement panafricain vis-à -vis du peuple frère d’Afrique du Sud. Dans le contexte géopolitique actuel et vu la situation économique due à l’imposition des tarifs douaniers sur l’Afrique du Sud et sur d’autres pays africains. Il s’agit donc d’initiatives menées par les États-Unis d’Amérique qui veulent poursuivre cette politique de de domination au lieu de mettre l’accent sur des objectifs de collaboration.Nous voulons donc par conséquent, vous assurer que nos idées rendent notre présence sur plusieurs fora multilatéraux.»
Thandi Moroka, Députée, ministre des relations internationales et de la coopération – Afrique du Sud
Pour relancer la dynamique, des spécialistes recommandent une campagne de sensibilisation ciblée. Elle impliquerait gouvernements, médias, secteur privé, mais aussi les acteurs financiers comme les banques centrales ou les communautés économiques régionales. Objectif : assurer une meilleure appropriation des programmes de l’Agenda 2063, la stratégie de l’Union africaine pour un développement inclusif à l’échelle du continent.
«Excellence, au cœur de nos ambitions relatives au titre de l’Agenda 2063 pour l’Afrique, nous voulons ce cadre exhaustif avec le plan de mise en œuvre décennal et ici un canevas pour avoir une Afrique prospère et pacifique dirigée par ses propres citoyens, représentant une force dynamique dans l’arène internationale.»
Nardos Bekele-Thomas, Directrice générale de l’AUDA-NEPAD – Éthiopie
Au-delà des discours, Fortune Charumbira estime que la participation des citoyens est essentielle pour faire avancer les projets phares du continent. Parmi eux : le réseau de trains à grande vitesse, le barrage du Grand Inga, le Marché unique du transport aérien ou encore le Grand Musée africain. Pour réaliser le rêve d’une Afrique intégrée, pacifique et dirigée par ses propres citoyens, le président du PAP lance un appel : « Tous doivent être sur le pont. »
