Près de 90 % des entreprises en Afrique sont des petites et moyennes structures. Elles génèrent plus de 40 % du PIB et assurent jusqu’à 60 % des emplois formels dans certains pays. Dans un contexte où l’environnement des affaires et des investissements devient plus attractif, les gouvernements multiplient les politiques publiques et les mécanismes de soutien pour en faire de véritables moteurs de croissance et d’intégration économique.
Selon les estimations de la Banque africaine de développement, les petites et moyennes entreprises africaines représentant près de 90 % du tissu économique et contribuant à plus de 40 % du PIB du continent, assurent également plus de 60 % des emplois formels dans certaines économies. Dans un contexte où l’environnement des affaires et des investissements devient de plus en plus attractif, plusieurs États africains accélèrent leurs réformes pour renforcer ce moteur essentiel de croissance.
“Permettez-moi de revenir sur les raisons pour lesquelles la BADEA s’engage à soutenir les PME, non seulement en raison des chiffres que nous avons vus sur l’importance des PME à travers l’Afrique, mais aussi en raison des décisions prises par la BADEA lors de la préparation de sa stratégie 2030, qui montre clairement que tout le monde, toutes les institutions financières, les banques régionales, les banques commerciales, les fonds de garantie, les organisations philanthropiques, l’Organisation des Nations Unies, le monde universitaire, tout le monde parle des PME et tout le monde s’engage à les soutenir.”
SIDI OULD TAH, Président de la BAD – Mauritanie
De Maurice classé premier en Afrique dans le Doing Business 2020 pour la facilité à créer une entreprise, au Ghana qui a lancé en 2022 le programme YouStart visant à financer plus de 1 million de PME d’ici 2030, les initiatives se multiplient. Au Kenya, le dispositif AGPO réserve 30 % des marchés publics aux jeunes, aux femmes et aux personnes handicapées, injectant ainsi chaque année plusieurs centaines de millions de dollars dans l’économie locale.
“Je pense que nous assistons à une évolution vers une utilisation accrue de l’espace numérique et des technologies financières, ainsi qu’à la recherche de solutions sociales impliquant les acteurs du secteur privé. Un exemple illustrant cette tendance est le travail que nous avons accompli dans le secteur agricole avec les e-bons, qui permettent aux agriculteurs d’accéder à une aide sous deux formes. Cela a conduit à la création de plus de 20 000 groupes d’agriculteurs qui se sont eux-mêmes organisés en groupes à des fins diverses.”
MUKAMI KARIUKI, Conseillère au Développement, Efficacité Afrique de l’Est et australe – Kenya
Sur le plan continental, la Zone de libre-échange africaine vise à augmenter le commerce intra-africain de plus de 50 % d’ici 2030, offrant aux PME un marché potentiel de 1,3 milliard de consommateurs et un PIB combiné de 3 400 milliards de dollars. Parallèlement, des programmes comme l’Initiative pour le financement en faveur des femmes en Afrique (AFAWA) de la BAD ambitionnent de mobiliser 5 milliards de dollars pour combler le déficit de financement des entrepreneures africaines.
“Nous disposons aujourd’hui de divers outils que nous utilisons actuellement et que nous déployons activement afin d’atteindre les PME. L’un des plus beaux exemples est celui de l’année dernière, où la BADEA s’est associée à Afreximank et à la Banque islamique de développement/TFC pour mobiliser 150 millions de dollars afin de soutenir les dirigeants de l’Association ouest-africaine des engrais.”
MABOUBA DIAGNE, Vice-président des Finances et des Services généraux, BIDC – Sénégal
Avec des politiques publiques plus cohérentes et des mécanismes de soutien ciblés, l’Afrique entend transformer ses PME en véritables moteurs d’industrialisation, d’innovation et d’intégration économique, contribuant à une croissance annuelle projetée de 4 % en moyenne sur la décennie à venir.
