Les chefs d’État africains se sont réunis à Dakar, au Sénégal, pour la 19e édition du Forum africain sur les systèmes alimentaires. L’objectif principal de cette rencontre était de repenser et de consolider la souveraineté et la sécurité alimentaire du continent. Au cours des discussions, les dirigeants ont exploré de nouveaux mécanismes pour permettre à l’Afrique, qui possède 65 % des terres arables mondiales et une main-d’œuvre abondante, de surmonter l’insuffisance alimentaire et de contribuer à nourrir le monde.
À Dakar, la 19ème édition du Forum Africain sur les Systèmes Alimentaires a réuni plusieurs chefs d’État autour d’un constat commun : l’Afrique fait face à une situation alimentaire critique. Pourtant, le continent dispose d’atouts majeurs — 65 % des terres arables non exploitées de la planète, des ressources en eau abondantes, et une population jeune prête à travailler. Un potentiel immense, encore trop peu exploité.
“En plus de la faiblesse des rendements et des pertes post récoltes pouvant aller jusqu’à 30% des produits récoltés, tout ceci constitue autant de facteurs qui contribuent à la persistance de la faim et de la sous-alimentation dans notre continent. La prise en charges des systèmes alimentaires devient alors une urgence de première nécessité”
Bachirou DIOMAYE FAYE, Président de la République – Sénégal
Dans leurs interventions, les dirigeants africains ont appelé à une transformation structurelle du secteur agricole. Le climat, le manque d’investissements et l’accès limité au financement ont été pointés comme les principaux freins à la productivité. Les États s’engagent à créer un environnement propice pour dynamiser un secteur vital, dans un contexte où la souveraineté alimentaire devient une urgence stratégique.
À l’échelle du continent, nous sommes confrontés à une agriculture de subsistance prédominante qu’il est impératif de moderniser et de pérenniser. De surcroît, des défis majeurs tels que le changement climatique nous affectent profondément. Ces problématiques sont donc au cœur de nos réflexions concernant la transformation nécessaire.
Paul Kagame, Président de la République, – Rwanda
Mais les solutions ne peuvent venir uniquement des gouvernements. Sur place, plusieurs ONG et organisations locales ont proposé des approches concrètes. Parmi elles, la mise en œuvre de programmes régionaux d’investissement agricole, adaptés aux réalités nationales. L’objectif : bâtir des chaînes de valeur solides, durables, et surtout inclusives, capables d’améliorer la sécurité alimentaire sur l’ensemble du continent.
Il y a eu des avancées, d’abord cette reconnaissance de l’importance de l’ agriculture familiale, une agriculture familiale qui nourrit en grande partie le continent. Malheureusement le message qu’on perçoit la plupart du temps c’est les quantités d’aliment importées mais on parle pas des quantités d’aliments produits en Afrique par les producteurs. Ce qu’on ne perçoit pas également c’est le nombre d’emplois produit par l’agriculture familiale.
Nadjirou Sall, Secrétaire général du Roppa, Sénégal
Ce forum pourrait marquer un tournant. En misant sur ses propres ressources et en réduisant sa dépendance aux importations, l’Afrique peut non seulement nourrir sa population, mais aussi devenir un acteur clé de la sécurité alimentaire mondiale. Un défi colossal, mais à la hauteur de ses ambitions.
