En Afrique centrale, la crise humanitaire atteint des niveaux sans précédent, affectant plus de 10,8 millions de personnes. Des pays comme le Rwanda et la RDC accueillent des centaines de milliers de réfugiés et déplacés malgré des ressources limitées. La baisse du financement international fragilise les programmes d’aide et la protection des populations vulnérables. Face à ces défis, les États et organisations régionales multiplient les initiatives pour des solutions durables et solidaires.
L’Afrique est confrontée à une crise humanitaire sans précédent, exacerbée par les conflits, le changement climatique et l’affaiblissement des économies. En Afrique centrale, la situation est alarmante, avec plus de 10,8 millions de personnes déracinées, dont 2,8 millions de réfugiés et 7,5 millions de déplacés internes. Face à la faible capacité de réponse des États et à leur dépendance à l’aide internationale, la Communauté Économique des États de l’Afrique Centrale (CEEAC )appelle à une mobilisation et une coopération régionales accrues pour des solutions durables.
En août 2025, le HCR a estimé à 10 800 000 le nombre total de personnes déplacées de force en Afrique centrale, comprenant 2 831 919 réfugiés et demandeurs d’asile et 7 512 396 personnes déplacées internes. Ces chiffres traduisent l’urgence et l’ampleur de la responsabilité collective qui nous incombe.
Ézéchiel Nibigira, Président de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale
Des pays comme le Rwanda et la RDC accueillent des centaines de milliers de réfugiés malgré des ressources limitées. Le Rwanda héberge près de 137 000 réfugiés, principalement issus de la RDC et du Burundi, tandis que la RDC compte plus de 5,7 millions de déplacés internes et plus de 500 000 réfugiés. Ces États poursuivent des politiques de porte ouverte et d’intégration, mais la baisse du financement international menace la continuité de l’aide et la protection des plus vulnérables.
Mon gouvernement s’est résolument engagé à explorer, en collaboration avec les pays d’origine des réfugiés, les voies et moyens pour rechercher des solutions durables en faveur de ceux qui souhaitent retourner dans leur pays. Parallèlement, la République démocratique du Congo s’investit activement dans la recherche de la paix dans l’est du pays.
Jacquemain Shabani Lukoo, Vice-Premier ministre – RD Congo
La diminution des contributions des bailleurs internationaux fragilise directement les programmes humanitaires. Les pays africains appellent à un renouveau du partenariat mondial, fondé sur la responsabilité partagée et la résilience communautaire. Face à la multiplication des crises, seule une coopération internationale durable peut garantir la sécurité, la dignité et l’accès à des solutions pérennes pour les réfugiés et déplacés.
Le Rwanda réaffirme son engagement en faveur d’un retour volontaire, sûr et digne des réfugiés, considérant cette démarche comme un pilier essentiel de solutions durables. À cet égard, le pays appelle la communauté internationale à soutenir les efforts de paix et à promouvoir le rapatriement volontaire dans la région des Grands Lacs, offrant ainsi aux réfugiés l’espoir et la possibilité de retrouver leur foyer.
Albert Murasira, Ministre de la Gestion des urgences – Rwanda
Les initiatives régionales se multiplient : la CEEAC prépare une politique régionale d’asile harmonisée, le Rwanda met en œuvre sa stratégie 2025-2030 pour rendre 50 % des foyers de réfugiés autonomes, et la RDC organise des retours volontaires accompagnés de programmes de réintégration. Ces démarches montrent la volonté de bâtir des réponses africaines solides et durables, capables de transformer la vulnérabilité en résilience malgré la baisse du financement international.