Dans un contexte mondial en pleine reconfiguration, l’Afrique et les États-Unis redéfinissent les bases de leur partenariat économique. Ce partenariat vise à renforcer les échanges commerciaux, stimuler les investissements et accompagner l’intégration régionale du continent. En 2023, les échanges commerciaux entre les deux parties ont dépassé 47 milliards de dollars, selon l’Office du Représentant américain au commerce, confirmant l’intérêt croissant de Washington pour un continent aux ressources stratégiques et à la démographie dynamique.
Le partenariat économique entre l’Afrique et les États-Unis entre dans une phase décisive. Avec la stratégie américaine pour l’Afrique subsaharienne dévoilée en 2024, Washington cherche désormais à établir des relations plus équilibrées, centrées sur le commerce, l’investissement durable et la transition énergétique. Selon le Bureau du Représentant au commerce des États-Unis, le commerce bilatéral a atteint 47 milliards de dollars en 2023, soit une hausse de près de 20 % par rapport à l’année précédente. Des initiatives concrètes comme Prosper Africa ou Power Africa visent à renforcer l’accès à l’électricité et à soutenir le développement économique du continent.
L’Amérique est quant à elle un pôle financier et une plateforme de savoir-faire de connaissance. Il est primordial de mettre en commun ces atouts pour un partenariat équilibré et un partenariat juste et équitable. A travers sa politique d’investissement avantageuse et des investissements exceptionnels qui ouvrent leurs marchés et se force d’attirer les capitaux.
MOHAMMED ALI YOUSSOU, Président de la Commission de l’UA – Djibouti
Le sommet États-Unis – Afrique, tenu récemment à Washington, a permis d’annoncer plus de 15 milliards de dollars d’engagements du secteur privé américain. Ce renforcement du partenariat intervient alors que l’Afrique cherche à diversifier ses partenaires économiques tout en consolidant le commerce intra-africain grâce à la ZLECAF. Les États-Unis se positionnent comme un soutien à la transformation locale des matières premières et à l’industrialisation, encourageant un modèle d’échanges plus équilibré et durable.
Nous avons commencé à établir ces partenariats il y a maintenant huit mois, nous avons noué des partenariats sur tout le continent, nous avons eu des discussions bilatérales avec de nombreux pays. Vous avez évoqué les droits de douane dans le cadre des discussions sur le commerce. Nous avons obtenu plusieurs succès dans ce domaine et beaucoup d’autres sont à venir.
MASSAD BOULOS, Conseiller principal des États-Unis pour l’Afrique – USA
La Communauté de développement de l’Afrique australe, la SADC, explore également de nouvelles voies pour renforcer ses liens avec Washington. Le commerce bilatéral avec cette région a atteint 13,2 milliards de dollars et les deux parties visent à le doubler d’ici 2026. Les discussions portent sur l’investissement durable, la transition énergétique et l’intégration régionale, dans un contexte marqué par des mutations géopolitiques et économiques mondiales.
Ces priorités comprennent la paix et la sécurité, l’industrialisation, le développement des infrastructures, le développement social et humain et les questions cruciales.
ANGÈLE MAKOMBO N’TUMBA, Secrétaire exécutif adjoint , SADC – RD CONGO
Pour les experts, l’avenir du partenariat Afrique – États-Unis reste incertain, notamment avec l’expiration prochaine de l’AGOA, l’accord commercial historique. Les relations se déplacent progressivement de l’aide traditionnelle vers un partenariat axé sur la croissance mutuelle. Dans ce monde multipolaire, Washington et le continent africain cherchent désormais à construire des alliances stratégiques et durables, qui dépassent le simple cadre commercial pour inclure le développement et l’industrialisation locale.
