Réunis au Caire à l’occasion de la cérémonie d’investiture de George Elombi à la tête de la Banque africaine d’import-export, décideurs, industriels et économistes africains ont débattu d’un enjeu crucial : l’industrialisation du continent. Objectif affiché : bâtir une chaîne de valeur africaine intégrée, capable de transformer localement les ressources du continent et de créer des millions d’emplois.
Au Caire, les 24 et 25 octobre 2025, la cérémonie d’investiture de George Elombi, nouveau président d’Afreximbank, s’est transformée en forum sur l’avenir industriel de l’Afrique. Devant les représentants de plusieurs gouvernements, du secteur privé et des institutions financières, un message clair a été lancé : l’Afrique doit produire, transformer et consommer ce qu’elle crée. Pour Afreximbank, cette nouvelle étape coïncide avec un engagement renouvelé : soutenir la transformation structurelle du continent à travers des mécanismes de financement adaptés et une meilleure intégration régionale.
Afreximbank créera donc un nouveau volet de financement à fort impact, un nouveau volet de financement à fort impact spécifiquement pour les projets qui transforment les minéraux bruts en produits semi-finis ou finis.
George Elombi, Président d’Afreximbank
L’objectif est clair : faire de l’Afrique un espace où la valeur ajoutée se crée sur place, et non à l’étranger. Un défi que connaît bien Gagan Gupta, l’un des principaux développeurs de zones économiques spéciales en Afrique. Depuis une dizaine d’années, son groupe accompagne plusieurs gouvernements africains dans la mise en place d’écosystèmes industriels intégrés, capables de relier production, transformation et exportation sur un même territoire. Des projets comme la Zone économique spéciale de Nkok au Gabon ou le Parc industriel de Adétikopé au Togo en sont des exemples concrets
Nous étudions en fait toute la chaîne de valeur pour dire qui produit, quelles sont les principales contraintes et ce qui permettra de s’assurer qu’ils soient en mesure d’amener ce produit dans notre zone. Ce qui signifie que nous finissons par mettre en place des centres de collecte, nous finissons par mettre en place des fermes modèles, nous finissons par mettre en place des entrepôts et nous maintenons un financement gratuit. Donc, nous finissons par jouer en quelque sorte le rôle que les traders mondiaux internationaux jouent pour sortir le produit du pays, nous jouons ce rôle mais pour amener la matière première dans nos zones industrielles.
Gagan Gupta, Fondateur et Président-directeur général d’ARISE IIP
Des projets comme ceux d’ARISE au Gabon, au Bénin ou au Togo illustrent la dynamique en cours : connecter la production, la transformation et l’exportation dans des écosystèmes industriels intégrés. Mais pour aller plus loin, le continent doit encore renforcer ses infrastructures, harmoniser les réglementations et investir dans le capital humain.
Nous travaillerons à stopper l’exportation de notre potentiel brut en transformant ce que nous produisons, en construisant des chaînes de valeur régionales et en favorisant des industries locales. Nous pouvons créer des emplois, et nous créerons des emplois, retenir la richesse et stimuler la croissance à travers le continent. Nous nous concentrerons sur le développement d’industries stratégiques capables de promouvoir l’industrialisation et la création d’emplois.
George Elombi, Président d’Afreximbank
Si la volonté politique s’accompagne d’une vision industrielle claire, l’Afrique pourrait enfin prendre le contrôle de ses chaînes de valeur. Car pour les leaders présents à la cérémonie d’investiture, l’avenir industriel de l’Afrique ne se discutera plus ailleurs il se bâtira ici par les africains en afrique.