L’Afrique n’est responsable que de 3,8 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre,par contre le continent subit de plein fouet les conséquences du changement climatique. Avec plus de 60 % des terres arables non exploitées de la planète, un ensoleillement abondant et un potentiel hydroélectrique estimé à 350 GW, l’Afrique détient des atouts majeurs pour réussir sa transition verte. Entre nécessité environnementale et opportunité économique, la course vers une industrie durable est lancée, avec en ligne de mire la création de plus de 10 millions d’emplois verts d’ici 2030 selon la BAD.
Le continent africain fait face à un double impératif : accélérer son industrialisation tout en respectant les engagements climatiques. Selon la Banque mondiale, plus de 600 millions d’Africains n’ont toujours pas accès à l’électricité, pourtant l’Afrique détient près de 60% du potentiel solaire mondial, ce qui en fait un acteur stratégique de la transition énergétique mondiale. D’après la Banque africaine de développement, le changement climatique pourrait entraîner une baisse de 15 % du PIB dans certains pays d’ici 2030 si aucune mesure verte n’est adoptée.
Je vois beaucoup plus d’opportunités pour notre économie en termes d’emplois et de résolution du déficit infrastructurel dont souffre l’Afrique, notamment en matière de routes et de ponts. C’est ce qui nous prépare à une transition juste, où les Africains seront satisfaits de leur énergie et considèrent leurs industries énergétiques comme des moteurs.
NJ Ayuk, Président exécutif de la Chambre africaine de l’Energie
Entre impératifs environnementaux et besoins de croissance, l’Union africaine appelle à un modèle industriel responsable, capable de créer de la valeur tout en préservant l’environnement. Selon la Banque africaine de développement, l’Afrique perd chaque année près de 7 % de son PIB en raison des effets du changement climatique. Pourtant, le continent dispose d’un immense potentiel en énergies renouvelables : 10 TWh d’énergie solaire et 1 300 GW en éolien, sans oublier les vastes ressources hydrauliques.
En matière d’infrastructures, nous construisons davantage de pipelines à travers l’Afrique afin de pouvoir acheminer le gaz vers les foyers africains et dans toute l’Afrique. Cela permet de réduire le coût de l’énergie et de l’électricité pour les petites industries.
NJ Ayuk, Président exécutif de la Chambre africaine de l’Energie
L’Afrique est confrontée aux défis de financement, d’infrastructures et de capacités techniques pour sa transition verte, mais elle a de nombreuses opportunités industrielles dans les énergies renouvelables. l’Union Africaine dans son agenda 2063 ambitionne de combler les déficits énergétiques, de devenir un leader de la transition mondiale et de construire une économie verte durable, notamment grâce à la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAf) et à des partenariats équilibrés.
Nous devons combler le déficit en infrastructures. À l’heure actuelle, nous devons investir plus de 17 milliards de dollars pour réparer notre raffinerie, tout comme celles du Cameroun, du Nigeria ou de l’Angola. En réparant ces raffineries, nous créons davantage d’opportunités, nous cessons d’importer des produits coûteux de l’étranger et nous utilisons la production locale pour faire progresser le PIB.
NJ Ayuk, Président exécutif de la Chambre africaine de l’Energie
En parallèle, l’industrialisation verte peut être un levier de transformation économique, en créant des emplois durables et en développant des chaînes de valeur locales. Mais pour réussir ce virage, l’Afrique devra relever plusieurs défis : accès au financement vert, transfert de technologies, renforcement des capacités humaines et cadre réglementaire incitatif.