Dans le cadre du 9ᵉ Congrès panafricain à Lomé ce 9 décembre 2025, les esprits les plus influents du continent et de sa diaspora se sont réunis pour tracer une nouvelle trajectoire pour l’Afrique. Les discussions portent sur l’exploitation des talents, des connaissances et des ressources financières africaines pour affirmer une souveraineté réelle et durable. Ce 9ᵉ Congrès explore comment l’unité d’action peut transformer la diversité du continent en une force politique et économique globale. Une série d’interventions incisives esquisse ainsi les contours d’un panafricanisme pragmatique et tourné vers l’avenir.
La session « Parole aux panafricanistes » ce mardi 9 décembre 2025 à Lomé a ouvert un espace de débats stratégiques pour le continent. Intervenants, jeunes leaders et représentants de la diaspora ont livré des prises de parole incisives, redéfinissant un panafricanisme adapté aux enjeux du XXIᵉ siècle. Le 9ᵉ Congrès s’est affirmé comme un moteur d’énergie militante, traversant continents et diasporas. Trois leviers ont été mis en avant : un espace commun de compétences, un pacte africain sur les données et un fonds citoyen autonome.
““ Je sais que d’un salon à un autre, on parle beaucoup, beaucoup d’idées, mais on ne les transforme pas en actions. Moi, je suggère trois choses. Un espace pan-africain de compétences où on peut mutualiser ensemble nos savoirs dans un espace idéologique africain. Les médecins ensemble, les ingénieurs ensemble, les juristes ensemble, les enseignants ensemble. Je sais qu’on le fait déjà, mais j’ai envie de dire à un gouvernement africain « take the lead ». Le gouvernement togolais, voilà une idée, dites que vous allez le faire et mettez-nous ensemble. C’est un projet coûteux, mais qui est possible. Tous mes frères pan-africains, de tous les continents du monde, un euro seulement par mois chacun. On sort 500 personnes de la misère du jour au lendemain. ”CORINE JEANNE ELLE ATANGANE, Avocate panafricaniste de l’Organisation panafricaine PARISC – Cameroun
La prise de conscience a laissé place à l’action collective : la force économique, intellectuelle et politique du continent se construit dans l’unité. Les experts rassemblés, sociologues, juristes, psychologues et stratèges de la diaspora ont dessiné une feuille de route pour l’autonomie et la structuration de projets intergénérationnels. L’élan populaire observé au Congrès révèle que, même par de petites mobilisations, l’Afrique possède déjà les leviers pour organiser ses propres dynamiques.
“ On se met ensemble pour se dire quelles lignes de conduite on veut avoir, qu’est-ce qu’il faut créer ensemble, comment on édifie, surtout qu’on a la chance d’avoir 54 pays, ce n’est pas rien quand même, c’est quand même vraiment important. Sur cette base commune de tous ces pays, on a de quoi créer, vraiment fonder une organisation qui permettrait déjà d’être autonome, ça c’est fondamental. Il faut pouvoir être autonome dans tout ce qu’on fait, surtout qu’on a les moyens, surtout qu’on a les ressources. Une fois que ça c’est mis en place, à partir de là, créer différentes sections dans différentes branches qui répondent, que ce soit aux besoins de la jeunesse, que ce soit aux besoins des adultes et des seniors, et aussi forcément de toute la société quelque part.”
JEAN PAUL QUIKO, Ancien président du MIR – Guadeloupe
La diaspora africaine représente 6 % du PIB continental, surpassant investissements étrangers et budgets de développement. Elle constitue une force transcontinentale mobilisable pour la souveraineté économique, les réformes multilatérales et l’intégration panafricaine. Dès 2026, son potentiel d’investissement et la jeunesse connectée en font le levier central du panafricanisme contemporain, fondé sur autonomie et solidarité.
