African Union Journal : dans un entretien accordé à Africa24, Patrick RAJOELINA Ministre des Affaires Étrangères de la république de Madagascar partage sa vision du développement du continent et de Madagascar, les enjeux géostratégiques dans la perspective du sommet Europe-Afrique 2022, son plaidoyer dans la matérialisation de la zone de libre échange, les infrastructures et l’industrialisation de l’Afrique.
1. Le Thème de ce sommet est « Renforcer la résilience dans la nutrition sur le continent africain : accélérer le développement du Capital Humain, du développement social et économique. Quelles réflexions vous inspirent ce thème pour l’Afrique et pour votre action dans votre pays Madagascar en particulier.
Dans tous nos pays, en particulier ceux du Sud, la malnutrition est un problème extrêmement important. Nous avons en Madagascar dans le Sud de notre pays à peu près 1 million cinq cent milles personnes qui sont mal nourris ou qui souffrent de malnutrition et nous avons pour ce qui nous concerne avec des moyens nationaux mais également avec l’aide internationale parés à un certains nombre de problèmes qui se pose dans le sud de madagascar.
Dans le Sud de Madagascar qui est l’une des premières victimes du réchauffement climatique, la COP 26 a montré que Madagascar est l’un des 5 premières victimes du réchauffement climatique. Mais les problèmes de sécheresse, de malnutrition, concernent Madagascar depuis près d’une quarantaine d’années et aujourd’hui le président Andry Rajoelina a pris ce problème à bras le corps à travers un certain nombre d’initiatives. Des initiatives comme par exemple, offrir à des paysans des titres verts, c’est-à-dire milles kilomètres carrés pour leur permettre de cultiver des cultures maraîchères, il y a également sur notre côte sud un certain nombre d’aménagements qui ont été fait pour retarder la désertification de ce sud malgache. Il y a bien sur la mise en oeuvre d’un aqueduc qui va acheminer l’eau vers les population du sud à partir d’un grand fleuve dans le sud et puis il y a une initiative extrêmement intéressante qui a été prise au niveau industrielle : c’est la création d’une usine du nom : NUTRISUD, qui va apporter des compléments alimentaires à nos population du sud.
Voilà entre autres quelques initiatives prises par le président de la république depuis le début de son mandat en 2018. Cette mobilisation contre la malnutrition concerne les 23 régions de notre pays. Et si je vous parle de mon pays madagascar c’est parce qu’il est très symbolique d’un certain nombre de problèmes de malnutrition à travers le monde.
2. La situation politique et socio-économique difficile que l’Afrique traverse actuellement a montré la nécessité de renforcer les partenariats entre pays. Avec quels pays, souhaiteriez-vous nouer davantage de relations et pourquoi ?
Madagascar a une doctrine qui est très importante aujourd’hui et le président de la république Andry Rajoelina a mis en place à travers ses déplacements cette doctrine. Nous allons prioriser les relations sud-sud parce que nous estimons que nos pays frères, notamment en Afrique et en Asie et pourquoi pas en Amérique du Sud, peuvent répondre un peu plus de façon précise à nos besoins en tout cas dans de meilleures conditions. À titre d’exemple, au sein du comesa, nous avons des relations avec notamment l’Égypte, au sein de la SADEC, je parle de relation commerciale, avec l’Afrique du sud et bien évidemment au sien de la commission de l’océan indien dont Madagascar va d’ailleurs prendre la présidence le 23 février prochain. Nous avons des relations avec nos 4 îles sœurs c’est-à-dire les comores, l’île maurice et Seychelles.
Nous priorisons cette relation commerciale avec les pays du sud, mais nous profitons également d’un certain nombre de structures internationales.
J’ai parlé de la SADEC, du COMISA, de l’océan indien mais celà a été souligné d’ailleurs lors de ce sommet avec l’union Africaine ou nous avons beaucoup de choses à faire dans ce domaine du développement et tout simplement de cette résilience suite à cette épidémie de covid 19.
3. Au Burkina Faso, en Guinée et au Mali, La transition démocratique en Afrique vient de subir l’épreuve des coups d’Etats. Comment expliquez vous une telle situation? Quelles sont les solutions africaines face à ce nouveau challenge de l’évolution institutionnelle et du modèle de transition démocratique dans nos pays ?
Nous avons également une doctrine qui est extrêmement claire, c’est qu’en Madagascar nous reconnaissons les États, et nous ne nous impliquons pas dans les affaires intérieures. Les maliens, Burkinabés sont des peuples frères avec qui nous entretenons des bonnes relations. Ce que nous disons c’est que nous souhaitons partout des constitutions démocratiques, des alternances démocratiques voilà pour notre conception. Mais également nous avons une autre conception puisque Madagascar a subi ces crises notamment en 2009 de transition, et nous en sommes bien sortis, surtout démocratiquement avec les élections de 2013, et les élections démocratiques de 2018. Nous avons été aidé à l’époque notamment par l’Union africaine et la communauté internationale. Ce que je voudrai dire par là c’est qu’il y a peut être des moyens de prévention à avoir et des outils de prévention démocratique tout d’abord parce que la démocratie précède éventuellement des conflits. Donc nous estimons qu’il peut y avoir dans ces pays cités des choses qui peuvent se mettre en place au niveau de la prévention.
4. Le sommet Union Africaine –Union Européenne 2022 arrive à une période charnière de la relation de l’Afrique avec l’Europe. Quelles sont vos attentes sur le plan Politique, économique, et social ?
Nos attentes sont relativement simple par rapport à l’Union Européenne que nous africian devons avoir avec l’EU c’est tout d’abord un renforcement de la coopération entre nos deux continents parce que nous avons des échanges et nous faisons des échanges dans les domaines commerciaux, notamment dans les domaines humaines puisqu’il a des fortes communautés africaines Africains en europe et un certains nombre d’expatriés en Afrique. Donc c’est ce renforcement de relation qui est nécessaire; Il y a également le renforcement de la coopération en matière d’équipements infrastructurels et enfin ce qui nous est extrêmement important : les relations entre chercheurs, technologiques notamment dans les domaines de l’industrie, de l’agriculture et également dans les domaines de la recherche universitaire.
5. L’Afrique vient de traverser la pandémie de la crise COVID19 en faisant preuve d’une très forte résilience et en se redécouvrant des capacités de résistance. Quelles leçons tirez vous de cette crise et quels sont les arguments pour assurer une solide relance économique du continent ?
Alors il y a deux questions dans une. La première sur la lutte contre la covid 19, j’observe que l’Afrique au contraire dans certains nombre de régions du monde, dans le nord à moins souffert proportionnellement de cette covid 19, nous nous félicitons évidemment des initiatives qui prises par le président de la république Andry Rajoelina dès le 20 mars 2020 parce que nous avons fermé nos frontières et le bilan aujourd’hui même si nous avons subit des pics, le bilan aujourd’hui est de 1200 morts en 2 ans et nous devons celà à la clairement à nos dirigeants le président Andry Rajoelina et le gouvernement qui ont fait du Fail telling par rapport à cette évolution pandémique, nous avons mobilier un certain nombre d’acteurs : les médecins, le gouvernement et aussi d’autres partenaires privés. Nous avons équipé par exemple des hôtels au niveau sanitaire ce qui nous a permis de pouvoir faire face à certains nombre de pic à certains moments de cette épidémie.
Alors comment s’en sortir, j’ai parlé tout à l’heure de la coopération sud-sud. Pour ce qui concerne Madagascar nous sommes enthousiastes en ce qui concerne notre relation avec les pays du sud. Nous avons déjà entamé beaucoup de discussions, des négociations sont quasiment finalisées en ce qui concerne un certain nombre d’entreprises de pays du sud, notamment membre du COMESA, membre de la commission de l’océan indien, et donc que voilà, la résilience puis disons le le rebond d’un certain nombre du secteur économique parce que nous avons des secteurs économiques qui ont été particulièrement frappées notamment le tourisme et à l’occasion de la prise de la présidence par Madagascar de la commission de l’océan indien, nous allons également parler de cette relance touristique et de remettre au goût du jour ce qui avait déjà été évoqué à travers les îles Vanilles puisque chacune est complémentaires de l’autre et je pense que dans ce domaine qui est complémentaire pour madagascar , le tourisme, et je pense que nous avons beaucoup de choses pour relancer au niveau économique ce secteur qui est très important et occupe des centaines de travailleurs malgaches.
6. Quel est l’état des relations entre Madagascar et les autres pays africains?
Elle est excellente. Nous avons de très bonnes relations avec l’ensemble des pays Africains. Beaucoup d’entre eux ont été visité par le président de la république, soit par les différents ministres, notamment le ministre des affaires étrangères que je suis. Depuis que j’ai été nommé ministre j’ai beaucoup voyagé et j’ai eu des relations extrêmement fraternelles avec mes collègues ministres des affaires étrangères ce qui ma permis de mobiliser mes frères africains sur un sujet qui est extrêmement important concernant notre identité nationale, c’est à dire la revendication des îles Éparses qui se situent dans le canal de Mozambique dont Madagascar revendique naturellement la souveraineté qui a d’ailleurs été établie à l’organisation des nations unies en 1979 et 1980. Donc nos relations avec nos frères africains sont excellente et moi même j’ai des relations avec tous mes collègues que je vois à Paris, à Dakar, à Rome au Caire, j’ai toujours un immense plaisir à voir mes frères Africains et à discuter avec eux d’un certains nombre de choses dans les domaines bilatéraux soit multilatéraux.
7. Madagascar est l’un des pays dont le processus de ratification de la Zone de Libre Echange Continentale Africaine est en cours. Quelles sont les perspectives pour Madagascar et l’Afrique avec la matérialisation de la ZLECAF ?
La ZLECAF fait l’objet aujourd’hui pour ce qui concerne Madagascar son impact sur les entreprises Malgaches d’une étude de la banque mondiale, dès que cette étude sera terminée, la société civile et le gouvernement Malgache étudierons cette étude puis le gouvernement et le chef de l’État prendrons une décision importante de ratifier cette ZLECAF. Disons qu’aujourd’hui elle est encore à l’Étude, à la demande du secteur privé Malgache.