Alors que le secteur technologique africain connaît une croissance rapide, la place des femmes reste encore très limitée. Elles peinent à accéder aux financements et aux formations nécessaires pour s’imposer dans un domaine encore largement dominé par les hommes. Le rapport Breaking Barriers publié en mars 2024 révèle que les start-ups dirigées par des femmes n’ont levé que 209,3 millions de dollars, soit seulement 1,54 % du total des fonds investis sur le continent.
Malgré une croissance soutenue du secteur technologique en Afrique, les femmes restent largement sous-représentées, tant en matière de financement que d’accès aux compétences numériques. Selon le rapport Breaking Barriers publié le 8 mars 2024, les start-ups dirigées par des femmes n’ont levé que 209,3 millions de dollars en 2023, soit seulement 1,54 % du total des fonds investis sur le continent.
« Je pense que l’un des enjeux majeurs pour les femmes dans l’innovation et la technologie, c’est qu’elles ont longtemps été très peu nombreuses dans ces domaines. Mais voir l’engagement des participants à la conférence et à la table ronde a été extrêmement encourageant. »
Lucia Wambua, Specialiste dans l’investissement à impact et le capital-risque – Kenya
Sur une période plus récente, entre le 1er janvier 2022 et le 30 avril 2023, les start-ups féminines ont levé 119,05 millions de dollars, soit seulement 2,9 % des financements pour les start-ups africaines durant cette période. Cette légère progression reste toutefois très insuffisante.
« Mon plus grand souhait pour les femmes en technologie, c’est qu’on apprenne à vraiment les apprécier. Je crois que nous devons être les premières à défendre un engagement plus fort et à construire des bases solides entre femmes fondatrices dans cet univers, que ce soit en tant qu’innovatrices ou professionnelles de la technologie. »
Lucia Wambua, Specialiste dans l’investissement à impact et le capital-risque – Kenya
Au-delà des difficultés de financement, les femmes dans le secteur technologique africain doivent aussi faire face à des obstacles majeurs en matière d’accès à la formation et au développement des compétences. D’après l’Union internationale des télécommunications (UIT), seulement 30 % des professionnels des TIC en Afrique sont des femmes.
« Je pense que c’est quelque chose qui nous manque beaucoup, surtout à cause des nombreux défis liés à l’accès à l’information et à la reconnaissance de nos droits à participer pleinement dans cet espace. Enfin, je crois que la collaboration met en lumière l’importance des droits et de l’égalité, particulièrement pour les femmes”.
Lucia Wambua, Specialiste dans l’investissement à impact et le capital-risque – Kenya
Pour remédier à ces inégalités, il est crucial de développer des programmes de formation ciblés, d’encourager le mentorat féminin, et d’adopter des politiques inclusives avec des bourses dédiées. Par ailleurs, sensibiliser les jeunes filles dès l’école aux métiers STEM (Science, Technologie, Ingénierie et Mathématiques) et améliorer l’accès aux outils numériques sont des mesures essentielles pour réduire cet écart.
