Les inondations, la sécheresse, les famines et la prolifération d’espèces envahissantes de la flore et de la faune dans de nouvelles régions sont des phénomènes attribuables aux changements climatiques auxquels les populations africaines sont de plus en plus confrontées alors qu’elles participent à moins de 3% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Avec les réflexions sur le réchauffement climatique et sa principale cause, les émissions de dioxyde de carbone (CO2), le rôle des ressources forestières et végétales dans l’absorption de ce gaz fait l’objet d’une attention particulière des scientifiques, des décideurs et des médias en Afrique.
La sécheresse sans précédent que la Corne de l’Afrique subit aujourd’hui est la conséquence de la dégradation des conditions climatiques mondiales. L’ONG Médecins sans Frontières estime que 20 millions de personnes à Djibouti, en Éthiopie, au Kenya et en Somalie affrontent des conditions et des pénuries d’une difficulté extrême en raison d’une sécheresse inhabituellement longue. Pour certains leaders africains comme le président kényan William Ruto, le reboisement est la solution à privilégier tandis que pour d’autres il faudrait préconiser la protection des bassins forestiers existants.
“Depuis des années, les forêts du monde sont sous-évaluées et insuffisamment protégées pourtant, la disparition des forêts contribue à l’émission de près de 5 milliards de tonnes de carbone dans l’atmosphère chaque année..”
Samuel Abu Jinapor, Ministre des Terres et des Ressources naturelles – Ghana
Selon le World Wide Fund for Nature, les forêts du Bassin du Congo représentent le deuxième massif forestier tropical du monde après le bassin amazonien. Ses forêts denses et humides couvrent environ 200 millions d’hectares. Cette région compense partiellement les émissions de gaz à effet de serre du reste du continent, avec un bilan net de 171 millions de tonnes de carbone stockées par an depuis 2014.
“Nous avons récemment été avertis que nous nous approchons progressivement de l’ébullition mondiale. En effet, le seuil de 1,5 degré fixé pour limiter les effets du changement climatique ne peut être atteint sans la nature. Il est indéniable que les forêts ont la capacité de produire le tiers de la solution climatique mondiale nécessaire d’ici à 2030. ”
Samuel Abu Jinapor, Ministre des Terres et des Ressources naturelles – Ghana
Malheureusement, la déforestation, causée par l’augmentation de la demande en bois de chauffage et en charbon de bois, et la multiplication des plantations de palmiers à huile et autres exploitations agricoles commerciales, constitue une menace croissante pour les forêts et rivières de la région.
“Des actions telles que la protection des écosystèmes naturels contre la perte et la dégradation, la restauration des écosystèmes dégradés et la gestion durable des terres cultivées peuvent contribuer efficacement à atténuer le changement climatique.
Samuel Abu Jinapor, Ministre des Terres et des Ressources naturelles – Ghana
”Encore appelée “puits de carbone”, la réserve forestière du Bassin du Congo pourrait limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle comme le recommandait l’accord de Paris de 2015. Rétablir des forêts dans ces espaces permettrait de capter 205 milliards de tonnes de carbone. une quantité non négligeable quand on sait qu’aujourd’hui, l’atmosphère contient autour de 300 milliards de tonnes de carbone émises par l’homme.