Les pays africains perdent jusqu’à 200 milliards de dollars par an en raison d’investissements insuffisants, dans le secteur de l’eau et de l’assainissement. Près de 418 millions de personnes sont toujours privées d’eau potable et plus de 700 millions n’ont pas accès à un assainissement adéquat. Selon les experts, pour atteindre l’accès universel à l’eau et à l’assainissement d’ici 2023, les gouvernements africains doivent adopter une planification intégrée et inclusive, centrée sur les populations vulnérables.
Les données sont alarmantes : près de 418 millions d’Africains n’ont toujours pas accès à une eau potable sûre, et 779 millions sont privés de services d’assainissement de base. D’après l’UNICEF, si les tendances actuelles persistent, la grande majorité des pays membres de l’Union Africaine n’atteindront pas l’objectif d’un accès universel à l’eau, à l’assainissement et à l’hygiène d’ici 2030. Alors qu’il ne reste que cinq ans pour réaliser les Objectifs de Développement Durable (ODD), l’heure n’est plus aux discours, mais à l’action concrète et urgente.
“C’est un moment important, non seulement pour l’Afrique, mais aussi pour le mouvement global pour l’accès à de l’eau saine pour tous. C’est vraiment agréable de voir tellement de gens rassemblés ici pour venir discuter de l’issue de l’eau sur notre continent.”
Cyril Ramaphosa, Président de la République – Afrique du Sud
Selon les experts, pour atteindre l’accès universel à l’eau et à l’assainissement, les gouvernements africains doivent adopter une planification intégrée et inclusive, centrée sur les populations vulnérables. Il est crucial de renforcer la gestion des ressources par la recherche scientifique et la coopération régionale, de développer des mécanismes de financement innovants mêlant fonds publics, investissements privés et aide internationale, et d’instaurer une gouvernance efficace fondée sur la formation technique et le suivi communautaire.
“L’AIP n’est pas uniquement un framework. C’est une plateforme transformante pour mobiliser les 30 milliards dollars estimés nécessaires annuellement pour fermer l’écart de l’investissement en eau de l’Afrique. Elle s’aligne sans précédent avec notre plan de développement national, les priorités d’adoption climatique et le comité du pays à atteindre les objectifs de développement durable de l’Union Nationale, en assurant l’accès à l’eau propre et à la santé pour tous en 2030.”
Mswati III, Roi – Eswatini
Actuellement, les investissements dans le secteur de l’eau en Afrique se situent entre 10 et 19 milliards de dollars par an, soit bien en dessous des 30 milliards de dollars nécessaires pour répondre aux besoins du continent à l’horizon 2030. Ce déficit de financement doit impérativement être comblé par un renforcement du plaidoyer, mais surtout par des actions concrètes et coordonnées, si l’Afrique veut atteindre ses objectifs en matière d’accès à l’eau.
“Sous la présidence de la G20 de l’Afrique du Sud, l’avenir est un moment divin, un moment dans lequel la sécurité des eaux, le développement économique, l’irrigation de la pauvreté et la résilience climatique doivent avancer ensemble, main dans la main. L’Afrique est confrontée à un gap d’investissement d’un annuel de 3 milliards d’euros. Ce sujet n’est pas simplement une discussion, c’est une mobilisation, un engagement réel, un soutien à la résilience climatique, des projets de sanitation, et d’assurer que l’eau devient un moteur de développement sustainable et de prospérité à travers le continent.”
Jibril Abdirashid Haji Abdi, Vice-Premier ministre – Somalie
Atteindre l’accès universel à l’eau potable d’ici à 2030 en Afrique est un défi colossal, mais réalisable. Il exige des actions urgentes, coordonnées et à grande échelle, allant de la mobilisation de financements à des réformes concrètes, en passant par l’innovation technologique et la coopération régionale. Le temps presse, et seuls des engagements politiques solides et une mise en œuvre déterminée permettront de relever ce pari vital, alertent les experts.
