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Afrique : 46 institutions des droits de l’homme créées

La Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, adoptée en 1981, reconnaît un large éventail de droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels. Elle élargit à cet effet son engagement auprès des organisations de la société civile, soutenant la création d’institutions nationales des droits de l’homme afin de combler le fossé entre les politiques élaborées et la promotion des droits de l’homme aux plans nationaux.

Un progrès important a été réalisé lorsque l’UA Union Africaine a officiellement établi la Commission des droits de l’homme et des peuples. Créée le 2 novembre 1987 à Addis-Abeba, en Éthiopie, ce tribunal confère un pouvoir d’application des règles aux institutions de défense des droits de l’homme déjà en place.

“Il faut considérer les droits de l’homme de façon individuelle et aussi les droits de l’homme au milieu d’une communauté ou de la famille parce que ça fait partie des valeurs de la communauté africaine. Il faut prendre en considération le contexte africain et ne pas voir les choses de façon unilatérale.”

Janet Ramatoulie Samah-Njié, COMMISSAIRE DE LA COMMISSION AFRICAINE DES DROITS DE L’HOMME ET DES PEUPLES (CADHP) – Gambie

En 2020, seuls huit pays ont ratifié le protocole de 2008, portant référence au statut de la Cour africaine de justice et des droits de l’homme. Toutefois, l’UA considérant le progrès en matière d’État de droit en Afrique comme essentiel pour le développement durable, a énoncé ses engagements en faveur de cet idéal dans divers instruments, dont l’acte constitutif, la déclaration sur les changements anticonstitutionnels de gouvernement et plus récemment la Charte africaine pour la démocratie, les élections et la gouvernance (CADEG).

“Nous avons une organisation qui est portée aujourd’hui sur des objectifs de développement mais également des objectifs du développement sont articulés à des objectifs de démocratie, de respect des droits humains. Et pour cela il fallait le matérialiser par un texte qui est spécifique à l’Afrique parce que il y a des spécificités africaines qui doivent être prises en compte.”

Idrissa Sow, Président du groupe de travail sur la peine de mort, les exécutions extrajudiciaires et les disparitions forcées en Afrique – Sénégal

Le nombre d’institutions gouvernementales de défense des droits de l’homme est passé d’un organisme national en 1989 à 24 dix ans plus tard puis 46 après. Au cours du premier semestre de 2023, la MONUSCO a documenté 2564 violations et atteintes aux droits de l’homme, représentant une augmentation de 3% et une diminution de 29% par rapport à la même période en 2022. Un bilan qui interpelle sur l’importance d’une contribution significative des Etats aux processus d’élaboration des politiques allant dans le sens de la protection des droits humains au profit du développement de l’Afrique.

“L’année 2023 nous rappelle en outre à la fois les défis et les réalisations en particulier dans le contexte de nos projets phares. Au fur et à mesure que nous avançons dans ce voyage transformateur, nous devons rester déterminés à surmonter les obstacles qui se dressent sur notre chemin tout en célébrant les étapes que nous franchissons ensemble.”

Moussa FAKI MAHAMAT, Président de la Commission de l’Union africaine

Une vision africaine qui ne saurait se réaliser sans la capacité des Etats à assurer une conformité aux instruments et cadres internationaux relatifs aux droits de l’homme. Ceci répond ainsi aux aspirations de l’adoption en 2013 de l’agenda 2063 qui représente le cadre stratégique de développement du continent africain visant à atteindre un objectif de développement inclusif et durable.

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