Le droit à l’identité, à travers l’enregistrement des naissances, est de l’avis de certains experts, le point de départ pour l’exercice de tous les autres droits. Pour garantir l’accès universel à l’état-civil, les experts des pays africains membres de la francophonie, sont réunis depuis le 15 octobre 2024 à Conakry en Guinée pour un atelier sur la gouvernance et la digitalisation des systèmes d’enregistrement des faits de l’état-civil. Ceci dans l’objectif de renforcer le système d’état-civil pour une meilleure protection des droits fondamentaux des citoyens, tout en contribuant à bâtir des sociétés plus justes et résilientes.
Du 15 octobre 2024 jusqu’au 18 octobre 2024, les experts du système de gouvernance et de modernisation des faits d’état civil sont réunis à Conakry en Guinée pour échanger sur la digitalisation du système de l’état civil au sein des pays membres de l’organisation internationale de la francophonie. Un enjeu crucial pour les pays de l’espace OIF, dont l’objectif est de doter chaque citoyen d’une identité numérique et juridique.
‘’L’OIF est profondément consciente des enjeux attachés à la modernisation de l’état civil. C’est un défi majeur et constant intimement lié aux problématiques à la fois de la fiabilité des fichiers électoraux et de la confiance des citoyens dans les institutions de l’État de droit de nos pays’’.
Désiré Nyaruhirira, Conseiller de la Secrétaire générale de l’OIF – Burundi
L’Afrique en général affiche les plus bas taux d’enfants enregistrés au monde, avec près d’un enfant de moins de 5 ans sur deux vivant sans identité légale, soit 48% ou environ 96 millions d’enfants. Pour garantir un accès universel à l’état-civil, plusieurs pays africains ont engagé une réforme du système d’état-civil dans le but d’obtenir des statistiques qui faciliteront la planification et le développement durable des pays. En Guinée, où seulement 62 % des enfants sont enregistrés à l’état-civil, selon les donnés officiels, l’enjeu du projet de digitalisation de l’état-civil s’avère crucial pour ce pays d’Afrique de l’Ouest engagée dans une procédure de retour à l’ordre constitutionnel.
‘’L’approche actuelle orientée vers l’obtention du fichier électoral va au-delà. La question de la citoyenneté, d’une meilleure gestion de nos politique sociale qui permettront d’aller directement les personnes les plus vulnérables’’
Amadou Oury Bah, Premier ministre – Guinée
‘’L’Afrique francophone se réveille un peu tardivement par rapport à l’Afrique Anglophone et c’est en cela que nous saluons cette initiative et la Côte d’Ivoire ne pouvait pas rester en marge de cet événement important. Ce genre de rencontre doit se répéter’’.
Pascal Saliou, Chef service études et innovation de l’état civil – Côte d’Ivoire
Les travaux de l’atelier sur la gouvernance et la digitalisation de l’état civil des pays africains membres de l’OIF devraient permettre de définir, les enjeux du projet d’harmonisation des faits d’état civil dans l’espace de la francophonie. Le projet de l’OIF qui a pour objet de soutenir les Etats dans la consolidation et la modernisation de leur système d’état civil pour un enregistrement systématique des naissances, cible 18 pays.