En marge de la 46e session du Conseil des ministres de l’Organisation des producteurs de pétrole africains (APPO) qui se tient au Cameroun le 1er novembre 2024, le conseil exécutif de l’institution s’est réuni ce 30 octobre dans la capitale camerounaise. Au menu des échanges, l’avancée sur le dossier du lancement de la Banque africaine de l’énergie, sujet phare du rendez-vous. la 46e session du Conseil des ministres de cette institution qui regroupe l’essentiel des pays du continent producteurs de brut et qui vise à créer une meilleure synergie entre eux autour des défis de l’industrie; dont le financement des activités pétrolières.
L’une des questions les plus importantes sur laquelle vont se pencher les membres du conseil exécutif de l’APPO, l’organisation des producteurs de pétrole africains, c’est le financement et le lancement de la Banque africaine de l’énergie. Lancée en 2022, l’initiative qui requiert un capital initial de 5 milliards de dollars, a déjà reçu des engagements de la part des Etats membres de l’APPO qui permettent de démarrer, d’après le secrétaire général de l’Organisation. Grâce à un partenariat avec Afreximbank, les officiels restent optimistes quant au lancement, avant la fin du premier trimestre 2025 de l’institution financière, dont le siège est prévue à Abuja au Nigeria.
« Nous avions besoin de 5 milliards de dollars pour démarrer. Mais nous avons décidé qu’il nous fallait 500 millions pour démarrer. Et nous avons obtenu 50 % de cette somme avant même d’avoir officiellement lancé la banque. Nous sommes donc convaincus que d’ici la fin du premier trimestre de l’année prochaine, la banque devrait être opérationnelle.”
Omar Farouk Ibrahim, Secrétaire général de l’APPO – Nigeria
75% de la production pétrolière africaine est dédiée à l’exportation autant que 45% de la production de gaz malgré un déficit énergétique que connaît le continent selon l’APPO, l’organisation des producteurs de pétrole africains. Hélas nombre de pays importateurs de ces produits, ayant enclenché la transition énergétique,en veulent de moins en moins. La banque africaine de l’énergie qui se veut une l’institution financière panafricaine dédiée au financement des activités pétrolières et gazières devrait permettre aux pays africains de quitter la dépendance aux bailleurs de fond en matière de financement de la production pétrolière et gazière pour lui permettre de financer son développement mais aussi d’amorcer sa transition énergétique en douceur.
“La création de la Banque africaine de l’énergie sonne d’une certaine manière le glas de l’externalisation à outrance de l’industrie pétrolière et gazière du continent. Elle constitue également un signal fort de la prise en main de l’industrie pétrolière et gazière continentale par les Africains.”
Lejeune Mbella Mbella, Ministre des Relations extérieures – Cameroon
L’accès à l’énergie demeure un défi en Afrique. Selon la Banque africaine de développement, plus de 600 millions d’Africains n’ont pas accès à l’électricité, et près d’un milliard de personnes n’a pas accès aux énergies modernes. Pourtant les réserves continentales d’énergies fossiles, qui peuvent être exploitées pour la production de l’électricité, sont estimées à plus de 600 000 milliards de mètres cubes de gaz et 155 milliards de barils pour le pétrole brut.