L’Afrique doit garantir la résilience de ses infrastructures dans le contexte de la relance post-covid. Le besoin critique d’investissements transformateurs dans les secteurs de l’eau, des transports et de l’énergie vise à soutenir le commerce africain, à promouvoir la croissance et à créer des emplois d’ici 2040. Cependant, le financement domestique basé sur la levée de fonds en monnaie locale sur les marchés boursiers régionaux demeure trop contraignant pour les investisseurs.
L’eau, le transport et l’énergie sont les piliers de l’intégration en Afrique, du point de vue du Programme de développement des infrastructures en Afrique. Jusqu’en 2020, le PIDA a accompagné 59 programmes infrastructurels portant sur les transports,l’énergie, les technologies de l’information et de la communication, et les secteurs des eaux transfrontières. Le PIDA a mis l’accent sur l’interconnectivité humaine, sociale et économique pour la mise en œuvre de ces programmes.
“Nous voulons peu de projets, mais nous mettons l’accent sur les plus significatifs. Nous tenons à ce qu’ils respectent les aspects liés au genre, la résilience climatique, les technologies intelligentes et qu’ils s’inscrivent dans notre approche de corridors qui réduisent l’écart entre les espaces urbains et ruraux, qu’ils se complètent afin que ne n’ayons pas de projets isolés et à faible impact.”
Amani ABOU-ZHEID – Commissaire en charge des Infrastructures de l’Union Africaine
L’Afrique doit désormais garantir la résilience de ses infrastructures dans une phase de relance post-covid. Le continent, en chantier, a l’ambition de réussir le pari de rompre avec la fragmentation de ses projets infrastructurels. C’est dans cette logique que le PIDA a lancé le corridor LAPSSET qui s’étend de la région de la Corne de l’Afrique au Golfe de Guinée, un véritable pont pour l’inclusion commerciale entre l’Afrique de l’Est et l’Afrique centrale.
“De 2013 à 2017, le taux moyen d’investissement dans les infrastructures en Afrique a été évalué en hausse, à 77 milliards de dollars, contre près de 21 millions pendant le premier quart de ce siècle. L’Afrique de l’Ouest et l’Afrique de l’Est ont particulièrement bénéficié de cette amélioration. Bien qu’on parle davantage de l’investissement de la Chine dans les infrastructures en Afrique, les gouvernements africains y ont eux aussi considérablement contribué à environ 42%. Nos gouvernements ont pris un engagement audacieux en faisant des infrastructures, le pilier de l’agenda de l’intégration et du commerce.”
Raila ODINGA, Membre de la Commission pour le Développement des Infrastructures-Union Africaine
Le problème du financement des infrastructures reste au cœur du déficit infrastructurel observé sur le continent. Le financement domestique se fonde encore sur la levée de fonds en monnaie locale sur les marchés de titres régionaux, trop contraignants pour les investisseurs. Les experts préconisent des méthodes qui limitent les risques financiers.
“La Banque africaine de développement, depuis longtemps fait usage des modèles de participation indirecte, du capital-investissement pour investir massivement dans les fonds d’infrastructures panafricains comme le deuxième Fonds financier africain, le Fonds pour les infrastructures de l’Afrique du Sud qui apportent une forme innovante d’investissement dans les énergies vertes.”
Hussein YUSUF IMAN, Responsable sectoriel régional – Banque Africaine de Développement
Les projets et programmes relatifs à l’énergie et aux transports représentent environ 95% du coût total du PIDA, estimé à 360 milliards de dollars. Le besoin crucial d’investissements transformateurs dans ces secteurs vise à soutenir le commerce africain, promouvoir la croissance et créer des emplois à l’horizon 2040.