Afrique : Afreximbank conteste sa rétrogradation par l’agence de notation financière Fitch

L’agence de notation financière Fitch tire la sonnette d’alarme sur la santé financière de la Banque africaine d’import-export. Elle abaisse sa note de crédit à long terme, évoquant des risques croissants sur la qualité de ses prêts. Une décision qui fait vivement réagir Afreximbank.

C’est une note qui fait tache. Bien plus qu’une simple notation : c’est la voix d’un continent que certains estiment ignorée. Le 4 juin 2025, l’agence Fitch Ratings a rétrogradé la note de crédit d’Afreximbank, l’une des principales institutions panafricaines de financement. L’agence évoque un taux de prêts non-performants de 7,1 %, au-dessus du seuil de 6 %, jugé critique par ses standards. Une divergence méthodologique pointée par la Banque africaine d’import-export.

“La décision de Fitch d’attribuer une perspective “négative”, justifiée selon l’agence par “le risque que la dette due à Afreximbank par certains emprunteurs souverains soit restructurée”, repose sur une interprétation erronée, présente dans certains cercles. Pour clarifier, l’accord de création de la Banque constitue un traité conclu entre tous les États participants ainsi qu’entre ces États et la Banque.”

AFREXIMBANK, Communiqué

Afreximbank rejette ainsi les conclusions de Fitch, affirmant respecter les normes internationales, notamment les IFRS, en particulier la norme IFRS 9 qui encadre la classification et le traitement des prêts, y compris ceux jugés non performants. La Banque africaine d’import-export indique que son taux réel de créances douteuses n’est que de 2,44 % au premier trimestre 2025. L’institution critique une méthode d’analyse inadaptée au contexte africain. Une situation qui relance un débat majeur sur le continent : celui de la souveraineté financière africaine face aux grandes agences occidentales. Pour plusieurs observateurs, ces agences ne tiennent pas compte des réalités économiques spécifiques de l’Afrique, ni de la résilience de ses institutions financières. Des voix appellent à renforcer des outils d’évaluation africains.

“Le Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP), veut faire comprendre à Fitch que la supposition selon laquelle le Ghana, le Soudan du Sud et la Zambie feront défaits sur les prêts d’afreximbank est incohérent avec le traité de 1993 qui établit la banque à laquelle le Ghana et la Zambie sont les membres fondateurs, actionnaires et les signataires”

Bode Ososami, Analyste d’affairesNigeria

Le Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP), organe de l’Union africaine, a d’ailleurs contesté publiquement la méthode de Fitch et appelé à une concertation entre parties africaines et agences internationales. Au-delà des chiffres, c’est l’équilibre du pouvoir financier mondial qui est en jeu. Et pour de nombreux décideurs africains, il est urgent de repenser la manière dont le continent est noté, jugé et considéré sur les marchés mondiaux.

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