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Afrique : amélioration de l’accès aux financements et l’implication du secteur privé

Au cœur de toutes les stratégies qui visent à améliorer le commerce intra-africain le secteur privé peine encore à jouer pleinement son rôle dans la croissance économique du continent. Le Forum des affaires de la zone de libre-échange continentale africaine 2023 qui a rassemblé les acteurs de divers niveaux d’intervention dans la chaîne du commerce  a une fois de plus rappelé la nécessité de soutenir le secteur privé tout en suggérant des approches pour améliorer les mécanismes déjà en cours.

Selon le secrétaire général du secrétariat la  zone de libre échange continentale africaine Wamkele Mene,  le secteur privé africain représente 80 % de la production et 90 % de l’industrialisation, s’érigeant ainsi en pièce maîtresse du vaste marché africain en construction. Entre opportunités et contraintes, le secteur privé africain soutenu par les Etats, institutions et autres partenaires cherche encore la bonne  formule pour mieux booster la  croissance sur le continent. Présent aux activités du Forum des affaires de la zone de libre-échange continentale africaine 2023 qui s’est tenu à Cape town en Afrique du sud courant Avril, Mahamadou Issoufou, ancien président du Niger et Champion de l’UA pour la ZLECAf a rappelé la nécessité pour tous les acteurs d’encadrer et de solidifier le secteur privé.


’La ZLECAF offre au secteur privé un marché continental de plus de 1,3 milliard de consommateurs qui passera à 1,7 milliard de consommateurs d’ici 2030 avec une classe moyenne croissante de 350 millions de personnes qui devrait atteindre 600 millions d’ici 2030 et un pib combiné de 3, 4 trillion de dollars. En outre, la consommation actuelle du secteur privé et des entreprises en Afrique est estimée à 4.000 milliards de dollars tandis que la vente au détail en ligne en Afrique devrait atteindre 75 milliards de dollars d’ici 2025.

Mahamadou Issoufou, Champion de l’UA pour la ZLECAF

Cependant pour qu’il joue pleinement son rôle le secteur privé doit encore surmonter de nombreuses  contraintes. Constitué à 90% de petites et moyennes entreprises, le secteur privé africain doit encore s’approprier les procédures douanières complexes incontournables dans le commerce transfrontalier. A côté de cela, le faible accès à l’information tout comme les coûts élevés de transport et de logistique sont des maux qui altèrent le potentiel du secteur privé. Cependant c’est surtout le faible accès aux financements qui préoccupe en 2020 par exemple l’Agence de développement de l’Union africaine   estime à seulement 38,4% le taux de credit domestique accordé aux secteur privé en Afrique contre 147,2% dans le reste du monde.

  
Permettre à ces industries d’accéder aux crédits peut leur permettre d’étendre leurs opérations d’investissement dans les nouvelles technologies, augmenter la production et les opérations commerciales et élargir la portée et la capacité de commercer avec d’autres pays dans la région. Pour exploiter pleinement le potentiel de la ZLECAF, nous devons nous concentrer sur la construction des capacités productives et la compétitivité entre les entreprise africaines.

Nardos Bekele-ThomasDirectrice générale AUDA-NEPAD

Actrice clé du financement et de la promotion du commerce intra et extra africain, Afreximbank,  Banque Africaine d’Import-Export multiplie les initiatives pour la transformation du commerce africain et l’accélération de l’industrialisation  sur le continent. Aujourd’hui la banque révèle avoir noué des partenariats avec  près de 600 banques commerciales. La finalité étant de démocratiser l’accès aux financements.


Nous avons également fait du financement du commerce intra-africain la pierre angulaire de nos interventions et avons montré qu’il n’est pas aussi risqué qu’historiquement décrit. La part du commerce intra-africain dans le portefeuille de la Banque est passée de 3 % en 2016 à près de 30 % en  2021, grâce à un décaissement total de 20 milliards de dollars américains à cette fin au cours de la période. Nous prévoyons de doubler le décaissement à 40 milliards de dollars dans les 5 ans, de 2022 à 2026.

Benedict Oramah,  Président d’Afreximbank, Nigéria 

Dans les défis qui interpellent les entreprises du secteur privé en Afrique celui de la norme et de la qualité n’est pas des moindres. A ce stade , et comme le  révèle Afreximbank, en collaboration avec l’Organisation régionale africaine de normalisation, 155 normes ont déjà été établies dans les domaines prioritaires de  l’automobile, les produits pharmaceutiques et les équipements médicaux, avec des travaux en cours concernant les textiles.

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