En 20 ans de partenariat entre l’Agence de développement de l’Union africaine-NEPAD et le Plan d’urgence du président américain pour la lutte contre le sida, l’Afrique peut se féliciter des progrès réalisés pour mettre fin au VIH/sida en tant que menace pour la santé publique. Selon l’Union africaine, malgré les efforts, le sida est loin d’être éliminé sur le continent, en raison notamment du manque de soins de santé de qualité. Avec désormais plus de 25,6 millions de personnes vivant avec le VIH, la région africaine reste la plus touchée par le sida.
Depuis 2003, année de la signature du partenariat entre l’Agence de développement de l’Union africaine et le Plan d’urgence du président américain pour la lutte contre le sida visant à mettre fin au VIH/sida en tant que menace pour la santé publique en Afrique, le continent a enregistré des avancées notables en matière d’accélération des progrès vers la fin du sida. Au cours de la dernière décennie, le continent a connu une baisse de 44% du nombre de nouvelles infections et de 55% de la mortalité liée au sida. Durant ces vingt années, ce partenariat a permis d’investir jusqu’à 110 milliards de dollars dans la lutte contre le VIH/SIDA à travers le continent.
“Grâce à cet investissement de 110 milliards de dollars, 25 millions de vies ont été sauvées, 5,5 millions d’enfants sont nés sans le VIH/sida, plus d’un million de personnes reçoivent actuellement une prophylaxie pré-exposition pour prévenir l’infection par le VIH, plus de 20 millions d’hommes, de femmes et d’enfants reçoivent un traitement antirétroviral vital et le taux de nouvelles infections a diminué de 50% chez les femmes âgées de 15 à 24 ans et une réduction encore plus importante des nouvelles infections chez les hommes.”
John Nkengasong, Coordonnateur mondial des États-Unis de la lutte contre le sida – Cameroun
Malgré des progrès sans précédent, le sida en Afrique est loin d’être éliminé, selon l’Union africaine. L’institution estime que le continent n’est pas sur la bonne voie pour parvenir à une Afrique sans sida d’ici 2030 en raison notamment du manque de soins de santé de qualité et d’infrastructures. Avec désormais plus de 25,6 millions de personnes vivant avec le VIH, la région africaine reste la plus touchée par le sida.
“Les jeunes doivent être les champions de la lutte contre le sida. Nous devons certainement en finir avec cette maladie d’ici 2030 sur le continent. Ce que nous essayons de faire, c’est de cartographier tous nos jeunes pour nous assurer de leur donner une bonne formation et de l’emploi dans le secteur de la santé. Nous devons également travailler à la transformation structurelle du système de santé afin que nous ne soyons jamais autant touchés par les chocs futurs que nous l’avons été par le VIH/sida et d’autres pandémies.”
Nardos Bekele-Thomas, Directrice générale de l’AUDA-NEPAD
67% des personnes vivant avec le VIH vivent en Afrique. Sur le continent, six nouvelles infections à VIH sur sept chez les adolescents âgés de 15 à 19 ans concernaient des filles. Les femmes et les filles représentaient 62% de toutes les nouvelles infections à VIH en 2021 et seulement 50% des enfants vivant avec le VIH ont reçu le traitement vital dont ils ont besoin. Les femmes représentent près de 60% des 40 millions de personnes séropositives dans le monde.
“En ce 20ème anniversaire, alors que nous célébrons le succès de notre solide partenariat, nous apprécions la décision audacieuse de lancer le PEPFAR qui a fourni des services touchant des millions de personnes avec des soins et un traitement complet de prévention du VIH. Cette année marque une étape importante pour l’Union africaine et le leadership de ses États membres dans la riposte au VIH/sida. Nous avons parcouru un long chemin au cours des 20 dernières années dans la lutte pour mettre fin au VIH/sida grâce au soutien du PEPFAR, mais alors que nous célébrons nos réalisations, nous sommes conscients que le VIH/sida est un programme inachevé et reste une menace pour la santé publique.”
Lia Tadesse, Ministre de la Santé – Éthiopie
Au Zimbabwe, l’un des pays où les taux d’infection sont les plus élevés en Afrique, le taux de prévalence du sida chez les adultes âgés de 15 à 49 ans est passé de 22,1% en 2003 à 20,1% en 2005. Pour réussir le pari d’une Afrique sans sida d’ici 2030, l’Union africaine mise sur la pleine opérationnalisation de l’Agence africaine du médicament.