L’Afrique continue d’être confrontée aux maladies infectieuses émergentes et réémergentes et à l’augmentation des maladies non transmissibles, avec peu d’outils pour les combattre. Le continent ne représente que 3 % de la production pharmaceutique mondiale et environ 70 à 80 % des médicaments en Afrique subsaharienne sont importés, ce qui offre une opportunité cruciale pour favoriser le développement et la coordination des partenariats public-privé et des systèmes de financement qui rassemblent les gouvernements, les institutions mondiales de santé, les entreprises pharmaceutiques locales et mondiales, un plaidoyer encore à l’œuvre par l’Union africaine.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS)) a indiqué en 2020 que 25% des malades de la planète, toutes pathologies confondues, sont africains. Fort de ce constat, les dirigeants africains militent en faveur de réformes profondes pour construire une architecture sanitaire capable d’emmener à l’indépendance sanitaire d’ici 2050. C’est dans ce cadre que le secteur pharmaceutique est un enjeu majeur en ce sens qu’un accès à des médicaments abordables et de qualité, ainsi que la mise en place de politiques publiques et de partenariats publics-privés adaptés, sont des facteurs du développement du potentiel de croissance du secteur en Afrique.
« Les vaccins en Afrique ne peuvent être garantis par la seule bonne volonté. Nous avons vu de nombreux exemples qui nous ont tous convaincus. L’Afrique a besoin d’augmenter sa capacité de production et d’autres produits médicaux essentiels «
Paul Kagame, Président de la République – Rwanda
Les Nations Unies estiment que la pandémie de la Covid-19 a mis en évidence « l’insuffisance des capacités de l’Afrique à fabriquer et à fournir les médicaments essentiels». Bien que l’Afrique abrite 17,2% de la population mondiale, mais seulement 3% de la production pharmaceutique mondiale soit 375 fabricants dans 37 pays africains. Plus de 80% des produits pharmaceutiques et médicaux sont importés sur le continent. D’où l’importance pour les experts de développer des partenariats avec des organisations internationales pour une amélioration de la production locale.
production.
« Lors de sa réunion de décembre, l’alliance Covid pour les vaccins a approuvé un instrument appelé AVMA (Africa vaccine manufacturing accelerator), un outil très important de plus d’un milliard d’euros qui renforcera la fabrication de vaccins en Afrique. Grâce à cet instrument, nous espérons que l’Afrique pourra contribuer à la fabrication de vaccins.
Thabani Maphosa, Directeur général des programmes nationaux, Alliance Gavi – Zimbabwe
L’explosion démographique africaine et la croissance annoncée pour les vingt prochaines années pourraient être les catalyseurs d’un changement, comme le démontre différents projets de développement dans le secteur de la santé comme Gypto Pharma City nouveau centre régional égyptien pour l’industrie pharmaceutique au Moyen-Orient. Dans l’optique de pourvoir aux besoins d’une population en pleine croissance, le CDC Africa envisage l’ouverture de cinq nouveaux sites de fabrication de vaccins d’ici 2040.
L’insuffisance des capacités en ressources humaines, les incohérences politiques des départements du commerce, de l’industrie, de la santé et des finances entrave également la croissance du secteur pharmaceutique africain. Selon la BAD, lorsque tous les pays africains ratifieront l’accord de ZLECAf, celui-ci intégrera un marché de 1,3 milliard de personnes et potentiellement de 2,2 milliards de personnes d’ici 2050.