Africa24 TV

Afrique : des experts plaident pour un statut particulier des observateurs électoraux africains

Afrique : des experts plaident pour un statut particulier des observateurs électoraux africains

Les processus d’observation des élections en Afrique sont encadrés par la Charte africaine de la démocratie, du 30 janvier 2007. Un texte qui assoie l’engagement des pays membres de l’Union africaine à promouvoir la démocratisation à travers l’organisation d’élections libres, consensuelles et transparentes. Cependant, sur le continent, les processus électoraux se terminent souvent par des crises alimentées par des réprobations de la légitimité des élus, malgré la présence de missions d’observation électorale internationale mandatées par l’Union africaine et ses Etats membres.

Depuis 2002, les Etats africains se sont engagés à renforcer le processus de démocratisation, en particulier par l’observation et le suivi des élections. L’Union africaine a formulé des directives strictes encourageant le consensus entre les différents acteurs du processus électoral, ainsi que la transparence régulière du scrutin. Des principes qui s’inscrivent dans la réalisation de l’Aspiration 3 de l’Agenda 2063 qui prône des valeurs universelles de bonne gouvernance, de respect des droits de l’Homme, de justice et d’État de droit.

“L’Afrique a fait des progrès significatifs dans l’institutionnalisation de la démocratie électorale au cours de la dernière décennie. Cela se reflète dans un certain nombre d’élections multipartites réussies dans la plupart des États membres de l’Union africaine .

L’Union africaine contribue à l’observation électorale à travers les Missions d’observation électorale de l’Union africaine.”

Communiqué, Commission de l’UA

L’Union africaine propose une alternative singulière aux missions internationales d’observation électorale.  La Charte africaine de la démocratie adoptée le 30 janvier 2007 reconnaît à la société civile, un rôle prépondérant dans l’amélioration des indicateurs de bonne gouvernance des Etats membres. L’organisation panafricaine encourage des observations électorales citoyennes, menées par des nationaux de chaque Etat en période d’élections.

“Les observateurs et contrôleurs d’élections non partisans peuvent être considérés comme des défenseurs des droits de l’Homme spécialisés dans la sauvegarde des droits politiques, qui sont essentiels à la réalisation d’élections transparentes. Ils ont un engagement permanent avec la trajectoire de gouvernance d’un pays. Ils vont même au-delà de la gouvernance, leur influence se fait aussi ressentir dans le développement”

Khabele Matlosa, Auteur de la Charte africaine Lesotho

Malgré la présence effective des missions d’observation électorale de l’Union africaine, à travers le continent, les crises post-électorales consécutives à des contentieux électoraux controversés persistent. La légitimité des élus ainsi que le verdict des urnes font souvent l’objet de vives contestations. Des experts africains attribuent ces contingences à une insuffisante sensibilisation des observateurs aux cadres juridiques, à la planification et à la mise en œuvre des processus électoraux propres à chaque pays.

“Les droits des observateurs citoyens doivent être promus et protégés. Les capacités et l’efficacité des groupes d’observateurs citoyens devraient être renforcées. Les relations entre les observateurs citoyens et les organes de gestion des élections devraient être améliorées”

Khabele Matlosa, Auteur de la Charte africaine Lesotho

“L’observation des élections est un outil indispensable pour améliorer la qualité des élections. Il ne s’agit pas uniquement de lutter contre les fraudes et de corriger les erreurs. Il s’agit surtout d’instaurer la confiance, la légitimité et la crédibilité d’un processus électoral », déclarait le ministre des Affaires étrangères du Maroc, Nasser Bourita, en juin 2022, à l’ouverture d’un atelier de formation des observateurs des élections en Afrique. Dans cette logique, Khabele Matlosa appelle l’Union africaine à adopter un statut particulier des observateurs électoraux déployés dans ses Etats membres.

Quitter la version mobile