La 5ème Session Ordinaire du Comité Technique Spécialisé des Finances, des Affaires Monétaires, de la Planification Économique et de l’Intégration s’est tenue à Lusaka du 18 au 22 juillet dernier. Le rendez-vous a tablé sur la problématique de la dette sur le continent. « Améliorer l’accès de l’Afrique au capital : la gestion de la dette et l’influence croissante des agences de notation de crédit. » telle était la thématique de la rencontre qui a réuni les experts du continent. Objectifs, trouver des stratégies pour faire baisser la courbe de l’endettement.
Ces dernières années, en particulier depuis la crise financière mondiale de 2007-2008 et le déclenchement de la pandémie de COVID, un nombre croissant d’économies africaines connaissent des niveaux élevés d’endettement et de fardeau de la dette. Les pays africains ont augmenté leurs emprunts pendant la pandémie pour financer les besoins immédiats de santé publique et pour protéger les vies et les moyens de subsistance.
Nous sommes à une époque où l’accès au capital pour bon nombre de nos pays devient plus difficile et, une fois accessible, très coûteux. Cela met à rude épreuve les liquidités et les perspectives de croissance. Alors que vous délibérez sur ce thème, j’attends avec impatience que vous proposiez des mesures sur la façon d’améliorer notre accès au capital ainsi que sur la manière d’améliorer la mobilisation des ressources nationales. Au fil des années, certains de nos pays ont accumulé des dettes intérieures et extérieures pour faire face à leurs besoins de financement. Défi de paiement et de remboursement
Albert M. Muchanga, Commissaire au Commerce et à l’Industrie de la Commission de l’UA
La situation de la dette en Afrique est désormais aggravée par le conflit russo-ukrainien, qui compromet la viabilité de la dette dans les pays africains. Alors que les taux d’intérêt mondiaux augmentent pour lutter contre la hausse de l’inflation, les paiements du service de la dette des pays africains sont susceptibles d’augmenter, entraînant des défauts de paiement. En conséquence, les gouvernements africains ont engagé les principaux créanciers pour qu’ils prolongent l’allégement et la restructuration de la dette.
L’Afrique doit également créer une base économique solide pour la reprise, la croissance et la résilience. À cet égard, vous aurez devant vous un point de l’ordre du jour sur les questions clés à conduire croissance inclusive et développement durable en Afrique. Encore une fois, je vous recommande de soutenir ce programme qui est envisagé de figurer parmi les programmes et projets phares du prochain plan décennal de mise en œuvre de l’Agenda 2063 de l’Union africaine
Albert M. Muchanga, Commissaire au Commerce et à l’Industrie de la Commission de l’UA
Au début de la pandémie de COVID-19, le G20 a introduit l’Initiative de suspension du service de la dette, qui est entrée en vigueur en mai 2020 pour reporter une dette d’environ 11,5 milliards USD pour les pays à revenu faible et intermédiaire éligibles jusqu’en décembre 2021, 32 des 73 éligibles étant en Afrique. Bien que la DSSI ait débloqué des fonds, ceux-ci n’étaient pas suffisants pour répondre aux besoins de financement des pays africains en raison de la plus grande part de la dette souveraine de l’Afrique due à des créanciers privés.
J’espère donc que les points de l’ordre du jour de cette conférence sont très pertinents pour relever les défis auxquels le continent est confronté, les résultats attendus étant les options politiques pour accélérer la reprise économique, un recouvrement moins cher en financement, en réduisant l’accès au crédit et aux dettes, travailler à une bonne gestion de la dette…
Raymond Mansah, Représentant du directeur de la stratégie économique et de la recherche aux Finances – Ghana
Pour les experts présents à Lusaka, l’aggravation de la situation de la dette associée à un appétit croissant pour les prêts non concessionnels appellent le Comité technique spécialisé sur la Finance 2022, à délibérer sur ces questions de toute urgence avec 32 des 73 qui étaient éligibles étant en Afrique. Bien que les fonds aient été débloqués, ceux-ci n’étaient pas suffisants pour répondre aux besoins de financement des pays africains en raison de la plus grande part de la dette souveraine de l’Afrique due à des créanciers privés.