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Afrique : des solutions pour réduire les pertes post-récoltes estimées à 40%

En Afrique, 40 % des récoltes sont perdues faute d’infrastructures adaptées, menaçant la sécurité alimentaire. Face à ce défi, des initiatives émergent, comme la start-up ivoirienne Boiani, qui produit des protéines à base de larves, ou le Lagos Food Park au Nigeria, visant à réduire les pertes. Ces projets illustrent une volonté croissante de bâtir des systèmes alimentaires durables et résilients pour soutenir le développement du continent.

Le renforcement des systèmes alimentaires en Afrique est essentiel pour bâtir des sociétés résilientes et productives. En Afrique de l’Ouest, plus de 3 millions de personnes ont été affectées par des inondations récentes, exacerbant la malnutrition et les déplacements forcés. Ces catastrophes climatiques récurrentes fragilisent les systèmes alimentaires locaux, rendant impératif leur renforcement pour assurer la sécurité alimentaire.

Strengthening food systems in Africa is essential to building resilient and productive societies. In West Africa, more than 3 million people have been affected by recent floods, exacerbating malnutrition and forced displacement. These recurring climatic disasters undermine local food systems, making it imperative that they be strengthened to ensure food security.

“L’Afrique est fière de compter plus de 60 % de jeunes dans sa population. Elle est également fière de posséder 60 % des terres arables non cultivées, de l’eau et des ressources forestières qui la placent à l’avant-garde du monde. C’est pourquoi elle s’interroge profondément sur sa situation paradoxale actuelle en matière de sécurité alimentaire. ”

MOUSSA FAKI MAHAMAT, Ex-président de la commission de l’UA –

Des initiatives innovantes émergent pour pallier ces défis. En Côte d’Ivoire, la start-up Bioani a lancé en octobre 2022 un projet de production de protéines à partir de larves d’asticots, offrant une alternative aux farines de poisson et de soja utilisées dans l’alimentation animale. Cette initiative permet de réduire les coûts de production et d’améliorer la durabilité des systèmes alimentaires locaux.

“Les résultats du sommet visent à créer des forces agricoles résilientes, robustes, inclusives et durables, en tenant compte de la croissance économique durable et de la prospérité partagée. Nous sommes pleinement conscients du fait que notre continent dispose des conditions nécessaires à une agriculture productive, qui peut non seulement répondre aux besoins de nos populations, mais aussi aux besoins alimentaires des autres régions.”

João Lourenço, Président de l’Union africaine – Angola 

Par ailleurs, au Nigeria, la construction du Lagos Food Security Systems and Central Logistics Park, entamée en août 2022 à Ketu-Ereyun, vise à réduire les pertes post-récolte, estimées à 40 %, en offrant des infrastructures de stockage modernes. Ce centre, s’étendant sur 1,2 million de mètres carrés, devrait être achevé au deuxième trimestre de 2025 et deviendra le plus grand hub logistique alimentaire d’Afrique subsaharienne.

“Nous disposons désormais d’une feuille de route claire, d’une série de changements qui tracent la voie de la transformation, d’objectifs stratégiques réalistes et applicables, d’un élargissement du champ d’application de la politique, d’une amélioration des approches et des objectifs du système alimentaire qui reflètent les aspirations du continent.”

Josefa Leonel Correia Sacko, Ex-Commissaire de l’UA à l’économie rurale

Ces initiatives illustrent une tendance croissante en Afrique à renforcer les systèmes alimentaires pour bâtir des sociétés plus résilientes et productives. En améliorant les infrastructures logistiques et en adoptant des solutions innovantes, les pays africains peuvent réduire les pertes post-récolte, stabiliser les prix des denrées alimentaires et assurer une meilleure sécurité.

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