Des délégations du Cameroun et du Nigeria se sont réunies les 26 et 27 juin 2024 à Yaoundé dans le cadre de la sixième session extraordinaire de leur commission mixte, tenue en présence du représentant du secrétaire général des Nations unies et par ailleurs président de ladite commission, Leonardo Santos Simão. Les désaccords sur des zones, qui empêchent la fin des opérations de démarcation de la frontière entamées en 2002 n’ont pu être levées. Les experts ont été invités à proposer une solution aux gouvernements des deux pays d’ici septembre 2024 afin de finaliser le processus.
Trente-six kilomètres, c’est la distance qui reste pour finaliser la démarcation de la frontière terrestre Cameroun – Nigéria, une frontière longue d’environ 2100 km. Les opérations, entamées en novembre 2002 sous l’égide du secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies et qui devraient être achevées, connaissent un blocage en raison de désaccords sur trois zones. La sixième session extraordinaire de la Commission mixte Cameroun – Nigeria, convoquée à Yaoundé les 26 et 27 juin, visait à régler ces désaccords. L’entente a été reportée. Mission a été assignée à la sous-commission Démarcation au sein de la Commission, de proposer aux deux gouvernements des solutions d’ici septembre 2024. L’ONU a espoir d’une finalisation du processus de démarcation d’ici fin 2025.
“La Commission mixte a en outre chargé la sous-commission de démarcation de réexaminer les conclusions des parties dans les trois zones de désaccords en suspens, en tenant compte des paramètres de l’arrêt de la CIJ, de la carte et des autres enregistrements des zones qui permettront la résolution de ces trois zones.”
Mohamed Abdi Douksieh, Chef sous-commission Démarcation, Commission mixte Cameroun-Nigeria – Djibouti
Pour rappel, les désaccords sur la pose de bornes concernent des villages qui devraient se trouver en territoire camerounais mais qui abriteraient des populations nigérianes; notamment à Rhumsiki, Turu, Kotcha. Depuis 2002, environ 2466 bornes ont officiellement pu être posées tout le long de la frontière Cameroun – Nigéria, sur un total de 2700 bornes. Pour le Nigéria, à la fin de la délimitation de la frontière, il ne devrait y avoir ni vainqueur ni vaincu. Une nouvelle session de la Commission mixte devrait être organisée à Yaoundé après entente sur tous les derniers points à régler.
“Nous partons de Yaoundé avec une certitude: que nous sommes en bon chemin pour la conclusion de notre travail. Et on va se préparer aussi pour la prochaine session de cette commission mixte quand le travail de la sous-commission de démarcation sera achevé.”
Leonardo Santos Simão, Représentant du Secrétaire général de l’ONU – Mozambique
« Je suis certain que très bientôt, cette affaire sera derrière nous, de manière à montrer qu’il s’agit d’une situation où il n’y a ni vainqueur, ni vaincu.”
Lateef Fagbemi, Ministre de la Justice, Procureur général de la Fédération – Nigeria
Avec la décision de la CIJ du 10 octobre 2002, sur le règlement du différend frontalier Cameroun – Nigeria, les deux pays ont aussi pu travailler, avec des partenaires étatiques, sur un projet d’accord d’exploitation conjointe des hydrocarbures à cheval sur leur frontière maritime. Cet accord figure aussi parmi les dossiers en instance pour impulser leur coopération.