Des entrepreneurs et experts africains proposent des solutions aux difficultés rencontrées par rapport à la loi sur la croissance et les opportunités économiques en Afrique (AGOA en sigle anglais). Promulguée en 2000 par les Etats Unis, la loi a aboli les droits d’importation aux États-Unis sur des milliers de produits fabriqués dans les pays d’Afrique subsaharienne qualifiés par l’AGOA. Toutefois, les difficultés liées au renouvellement de la loi tous les dix ans, qui limitent les investissements à long terme ou encore le développement des chaînes de valeur, constituent des défis.
Cela fait plus de 20 ans que les Etats Unis d’Amérique ont promulgué la loi sur la croissance et les opportunités économiques en Afrique, AGOA en sigle anglais. Une loi qui a aidé à abolir les droits d’importation aux États-Unis sur des milliers de produits fabriqués dans les pays d’Afrique subsaharienne. Une loi aussi qui doit être revue suite à plusieurs difficultés rencontrées par des entrepreneurs africains dans le cadre de cette loi.
“C’est une belle opportunité mais elle est unilatérale. En raison de son renouvellement tous les dix ans, les investisseurs ne peuvent pas avoir confiance en leurs investissements à cause de l’incertitude de cet accord qui doit être renouvelé plusieurs fois et cela affecte négativement les investissements à long terme. Il y a également un autre problème d’investissement dans d’autres secteurs de la chaîne de valeur dans le cadre de cette loi. C’est bien que les produits sont fabriqués en Afrique mais après il est très difficile d’avoir des vols de fret pour ces produits vers les Etats Unis”
Dode Seidou, Directeur général de Africa Trade Academy – Ghana
En 2021, les importations américaines provenant des pays bénéficiaires de l’AGOA se sont élevées à 27,3 milliards de dollars selon un rapport publié par la Commission américaine du commerce international. Ces importations demeurent cependant dominées par le pétrole brut, l’un des plusieurs obstacles qui limitent l’impact de la loi sur l’économie africaine. Du côté des entrepreneurs africains, des pistes de solutions pour améliorer les échanges existent.
“Les pays africains à travers la commission de l’Union africaine et la ZLECAF devraient commencer à parler d’une relation commerciale équilibrée avec les États-Unis. Il ne s’agit pas seulement de laisser les États-Unis décider de l’AGOA, bien sûr avec la contribution des entreprises africaines et des investisseurs américains, mais de permettre aux Africains de dire comment ils souhaitent entretenir des relations commerciales avec les États-Unis, ce qu’ils vont exporter vers les États-Unis et à quelles conditions. Se poser des questions du genre, que peuvent exporter les entreprises américaines au Ghana, par exemple, et sous quelles conditions? Ce sont les conditions dont nous parlons et c’est très important. Sinon, les entreprises africaines auront toujours des limites par rapport à cette loi ”
Dode Seidou, Directeur général de Africa Trade Academy – Ghana
La troisième révision de la loi est prévue en 2025. Parmi les 39 pays bénéficiaires du régime de préférences commerciales dédié à l’Afrique subsaharienne, seulement cinq pays accaparent 82% des exportations des produits non pétroliers vers les États-Unis à savoir l’Afrique du Sud, le Kenya, le Lesotho, Madagascar et l’Ethiopie. Sur le plan sectoriel, le textile et l’habillement représentent la plus grande réussite du programme. Une situation que les entrepreneurs africains veulent changer pour diversifier et promouvoir le commerce Afrique-Etats-Unis.