Le 11 août 2025, le président français Emmanuel Macron a officiellement admis que la France avait conduit une véritable guerre au Cameroun dans les années 1950-1960, durant l’insurrection indépendantiste menée notamment par l’UPC. Cette reconnaissance s’appuie sur un rapport d’historiens, fruit d’une commission mixte franco-camerounaise, qui met en lumière des violences longtemps passées sous silence et ouvre la voie à une réconciliation mémorielle entre les deux pays.
Dans un contexte spécifique, ancré dans une démarche mémorielle et historique sur l’histoire du Cameroun, le président français Emmanuel Macron a officiellement reconnu, dans une lettre rendue publique le 12 août 2025, que la France avait mené une véritable « guerre » au Cameroun lors de la décolonisation. Par cette déclaration, le chef de l’État français fait ainsi siennes les conclusions d’un rapport d’historiens qui lui a été remis en janvier 2025, puis au président du Cameroun, Paul Biya, le 28 janvier, par une commission mixte franco-camerounaise sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d’indépendance
“ L’indépendance de notre pays fut attachée aux colonisateurs à travers des luttes acharnées menées par des combattants qui avaient en commun l’amour de la patrie. Il revient à nos historiens de rendre compte sans complaisance ni parti pris de ce que fut la décolonisation. Il revient à nos commune d’honorer la mémoire de ceux et celles qui ont lutter pour notre indépendance et notre réunification”
Paul Biya, Président de la République – Cameroun
Les violences évoquées se sont déroulées principalement dans les années 1950 et au début des années 1960, alors que le Cameroun, encore sous tutelle française, connaissait une insurrection indépendantiste menée notamment par l’Union des populations du Cameroun (UPC). Les opérations militaires, officiellement présentées à l’époque comme de simples opérations de « maintien de l’ordre », avaient en réalité pris la forme d’un conflit armé marqué par des exactions, des arrestations massives, des exécutions sommaires et des déplacements forcés de populations.
“« Une guerre avait eu lieu au Cameroun, au cours de laquelle les autorités coloniales et l’armée française ont exercé des violences répressives de nature multiple ; une guerre qui s’est poursuivie au-delà de 1960 avec l’appui de la France aux actions menées par les autorités camerounaises indépendantes. Il me revient d’assumer aujourd’hui le rôle et la responsabilité de la France dans ces événements”
Emmanuel MACRON, Président de la République – France
Selon des sources officielles, le rapport remis aux présidents Paul Biya et Emmanuel Macron s’appuie sur des archives françaises et camerounaises, ainsi que sur des témoignages d’anciens combattants, de victimes et d’acteurs politiques de l’époque. Les auteurs y décrivent un conflit longtemps minimisé, voire passé sous silence dans l’histoire officielle, tant en France qu’au Cameroun. En reconnaissant la nature de « guerre » de ces événements, le président français ouvre la voie à une possible réconciliation mémorielle. Cette déclaration pourrait aussi relancer le débat sur d’éventuelles excuses officielles ou mesures symboliques à l’égard des victimes et de leurs familles.
