Les pays africains ont signé plusieurs accords visant à renforcer les relations commerciales, à accroître la productivité et à favoriser la diversification économique. L’accord portant création de la Zone de libre-échange continentale africaine est de nature à atteindre ces objectifs, d’où l’importance des projets d’aménagement de corridors. Bien qu’ils présentent des défis significatifs, les bénéfices potentiels en termes de croissance économique, de création d’emplois, et de diversification des économies africaines sont indéniables.
En Afrique, les projets d’aménagement de corridors économiques sont des initiatives stratégiques visant à améliorer l’intégration régionale, favoriser le commerce intra-africain, et stimuler le développement économique. Ces corridors constituent des axes de transport et de logistique qui relient différentes régions, facilitant ainsi le mouvement des biens, des personnes et des services.
“Il y a évidemment des corridors routiers, donc il y a également des projets qui touchent le secteur de l’agriculture, le secteur du commerce, donc qui touchent l’énergie, qui touchent les mines et donc c’est l’ensemble de ces projets hautement prioritaires qui ont d’abord été soumis à une première table ronde de partenaires techniques et financiers pour lesquels nous avons déjà mobilisé des intentions de financement de plus de 1400 milliards de francs CFA.”
Gustave DJASSO, Représentant de la commission de l’UEMOA, Côte d’Ivoire
Les principaux objectifs incluent l’amélioration de la connectivité, la réduction des coûts de transport et la création d’opportunités d’emploi. Selon le Rapport 2023 sur le développement économique en Afrique, en raison des effets persistants de la crise de la COVID-19, aggravés par l’inflation due à la guerre en Ukraine, le taux de croissance de l’Afrique a reculé de 0,8% entre 2021 et 2022, passant de 4,5 % à 3,7%. En intégrant des chaînes d’approvisionnement et en diversifiant ainsi leurs activités, les pays africains se doteraient d’une économie plus résiliente face aux chocs et les corridors y jouent un rôle crucial.
“L’idée a eu lieu de mettre en place un observatoire, c’est-à-dire un outil qui permet non seulement aux Etats, mais plus précisément à la CEMAC qui doit être le propriétaire de cet outil-là, de faire usage de sorte que toutes les données concernant les pratiques anormales soient relevées à temps réel et surtout à des périodicités régulières pour permettre à ce que les décideurs puissent prendre les mesures appropriées pour éradiquer totalement les pratiques anormales sous les corridors.”
Francial LIBENGUE DEBELE KPOKA, Directeur général de l’ISSEA, Cameroun
L’un des corridors les plus développés en Afrique est celui qui relie le port de Durban à la région de Gauteng en Afrique du Sud, facilitant le commerce à l’intérieur et à l’extérieur du pays. Celui de Maputo relie le Mozambique à l’Afrique du Sud, pour un meilleur accès au port, facilitant les échanges entre les deux pays.
“Dans ce contexte, nous croyons que notre corridor de Lobito deviendra une infrastructure décisive pour le partenariat entre les États-Unis et l’Angola et aussi entre l’Union européenne et notre pays. Ce projet est un élément extrêmement précieux pour la politique mondiale et la géostratégie.”
Ricardo ABREU, Ministre des Transports, Angola
Acteur clé de ces projets d’infrastructures, la Banque Africaine de Développement a financé plusieurs corridors, l’autoroute Bamako-Dakar par exemple à hauteur de 400 millions USD servant à transporter plus de 50% des marchandises importées et exportées du Mali. Notons que l’initiative Global Gateway prévoit d’investir 300 milliards d’euros d’ici 2027, dont 150 milliards en Afrique, dans le financement d’infrastructures soutenables et de qualité.