Alors que l’Organisation Mondiale du Commerce émet un pronostic de réduction de 3 à 9% du commerce mondial d’ici 2050 en raison du réchauffement climatique, les autorités africaines cherchent les moyens de concilier le commerce et la transition économique verte. D’après la commission économique des nations unies pour l’Afrique (CEA), la poursuite des politiques climatiques avec la ZLECAf pourrait augmenter la consommation d’énergies renouvelables en Afrique de 5 à 12% en 2045.
L’économie africaine actuelle est confrontée à des défis sans précédent comme des guerres commerciales, perturbations des systèmes de transport et de logistique, tensions géopolitiques, conflits armée dans certaines régions du continent mais surtout de changement climatique. D’après la commission économique des nations unis pour l’Afrique, l’adoption de politiques climatiques avec la mise en œuvre de la Zone de libre échange continental africaine (ZLECAF) pourrait réduire les émissions de Gaz à effet de serre de 25% tout en augmentant le commerce intra-africain de 31 à 34 %. La tarification du carbone en Afrique semble d’ailleurs être un mécanisme efficace et efficace pour aider les pays africains à atteindre leurs objectifs climatiques définis dans leurs contributions déterminées au niveau national.
“L’inclusion des initiatives vertes dans la stratégie de mise œuvre de la zlecaf est un projet initié par l’UDA et certains pays donc la Tunisie ont bénéficié de ce projet qui est important parce qu’il parle de tout ce qui est Initiative verte. Vous savez que les pays africains et notamment ceux de l’Afrique du Nord font face a des grands problèmes de changement climatique. Ce projet la va aider à développer des chaînes de valeur verte entre des pays africains”
Fakhari Bouzayen, Sous-directeur au ministère du Commerce et du Développement des exportations – Tunisie
D’après la commission économique des nations unis pour l’Afrique (CEA), la poursuite des politiques climatiques avec la ZLECAf pourrait augmenter la consommation d’énergies renouvelables en Afrique de 5 à 12 % en 2045. L’agence internationale de l’énergie indique d’ailleurs que la production d’électricité à partir de sources renouvelables devrait augmenter de plus de 60 térawatt-heure (TWh) entre 2023 et 2025, pour atteindre environ 30 % de la production totale en 2025. Les pays africains déjà engagés dans cette transition sont notamment le Burkina Faso, l’Égypte, le Ghana, le Kenya, le Malawi, la Mauritanie, le Mozambique et le Nigéria.
“ La relation entre le commerce et le changement climatique n’a pas encore été réellement été implémentée dans la zone de libre échange continental africaine. Comme vous le savez, la cop 28 s’est terminé récemment et a laissé un grand appel pour que le changement climatique soit considéré au niveau de la ZLECAF”
Moctar Diouf, Responsable de la gestion des programmes à l’UNECA – Sénégal
Au Burkina Faso par exemple, une centrale solaire photovoltaïque de Kôdéni située dans la commune de Bobo-Dioulasso, région des Hauts Bassins, d’une capacité de 38 MWc a été installée en décembre 2023 avec pour objectif d’alimenter environ 42 000 ménages. L’Ethiopie a pour sa part gagné 102 millions de dollars américains grâce aux exportations d’énergie vers les pays voisins que sont le Soudan, le Kenya et Djibouti au cours de son exercice budgétaire 2022-2023. Ainsi en saisissant les opportunités de la Zlecaf, le commerce intra-régional en afrique pourrait drastiquement augmenté bien qu’il ne représente actuellement que 15 % du commerce total du continent.
“Les tâches à venir sont significatives et le succès dépendra de notre habileté à transformer les paroles en action et les stratégies en résultats tangibles. À cet effet, je souhaite réitère que l’établissement d’un comité de la zone de libre échange continental africaine, sera un pas crucial en avant dans l’implémentation de nos stratégies”
Prudence Sebahizi, Directeur des questions institutionnelles au Secrétariat de la ZLECAf – Rwanda
Rappelons que l’économie verte fait référence à un système économique de production, de distribution et de consommation de biens et services entraînant une amélioration du bien-être humain et de l’équité sociale, tout en réduisant de manière significative les risques de pénuries écologiques. Le Protocole d’investissement de la ZLECAf prévoit d’ailleurs plusieurs mécanismes permettant aux pays africains de réaliser une transition verte.