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Afrique : hausse de 8% par an de la demande en énergie d’ici à 2030

Afrique : hausse de 8% par an de la demande en énergie d’ici à 2030

L’accès à l’électricité est une condition indispensable pour attirer l’implantation d’industries et stimuler l’activité économique mais l’Afrique subsaharienne reste cependant à la traîne dans le domaine, avec un taux parmi les plus faibles du monde. La Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement estime que plus de 50% de la population manque toujours d’accès à l’électricité dans la région. Pour accroître la production et baisser les tarifs de l’énergie, des initiatives sont prises par des organisations régionales, à l’exemple de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest qui œuvre à la mise en place d’un marché régional de l’énergie.

La contribution du continent à la valeur ajoutée manufacturière au niveau mondial est évaluée à 1,8%. Cette valeur ajoutée manufacturière dans le PIB a régressé, oscillant autour de 10,5% en 2018 contre plus de 16% au début des années 1980, d’après l’UNIDO. Parmi les solutions en étude pour améliorer l’offre en électricité pour l’industrialisation de l’Afrique, figure la réduction des coûts d’énergie via l’adoption du renouvelable.

Nous avons un potentiel énorme en termes de ressources renouvelables, nous avons des terres disponibles, nous avons aussi une position géographique stratégique vis-à-vis des grands centres potentiels de demande dans le futur à venir, notamment l’Europe, etc. Donc ça ce sont des conditions favorables pour nous afin de développer de façon massive des infrastructures de production

BRUNO KORGO, Coordonnateur des énergies renouvelables à WASCALBurkina Faso

Alors que la population urbaine de l’Afrique continue d’augmenter pour atteindre 1,2 milliard d’ici 2050, les investissements dans les énergies renouvelables ne représentent que 6% des investissements totaux. L’un des enjeux à moyen et long-terme est de développer un réseau interconnecté fort permettant d’assurer la synergie entre les ressources hydroélectriques, gazières et solaires dans une optique de réduction des coûts liés à l’énergie. 

Les avantages sont énormes, ce sont des nouvelles technologies. Ces technologies vont venir avec bien sûr l’investissement, le savoir-faire et les gains. Pour dire que sur toute la chaîne de développement du processus en dehors de l’impact que cela va donner à la vie des populations dans les secteurs agricole, de la cuisson et de nombreux secteurs industriels, il y a aussi les transformations sociales positives qui peuvent s’opérer dans nos communautés.

BRUNO KORGO, Coordonnateur des énergies renouvelables à WASCALBurkina Faso

C’est dans cette optique que Bénin abrite désormais le Centre d’information et de coordination du marché régional d’électricité de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) inauguré le 17 novembre 2023 à Abomey-Calavi. L’objectif est de promouvoir et développer des infrastructures de production et de transport d’énergie électrique, tout en assurant la coordination des échanges d’énergie entre les Etats membres de la CEDEAO.

La réalisation du CIC centre d’information et de coordination est un jalon important de notre stratégie visant à rendre l’électricité disponible à des coûts abordables au profit de nos populations.

Apollinaire Siengui Ki, Secrétaire général du West African Power Pool (WAPP) Burkina Faso

A fin 2016, les statistiques de la CEDEAO indiquent que près de 60 % des 375 millions d’habitants de la région et 77 % de la population rurale n’ont pas accès à l’électricité. A nos jours, seulement 45 % de la demande en énergie est assurée, laquelle devrait augmenter en moyenne de plus de 8 % par an d’ici à 2030, selon les prévisions du Système d’échanges d’énergie électrique ouest-africain (EEEOA).

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