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Afrique : hausse envisagée de la production agricole pour lutter contre la crise alimentaire

Alors que les prix de certaines denrées alimentaires ne cessent d’augmenter sur le marché en raison du conflit qui oppose la Russie à l’Ukraine, les autorités africaines analysent les perspectives pouvant permettre au continent de produire la totalité de ce qu’il consomme. Selon les statistiques du Centre du commerce international, les pays africains ont importé des produits agricoles d’une valeur de 4 milliards de dollars en provenance de la Russie en 2020. Le blé représentait 90 % de ces produits, et l’huile de tournesol 6 %. L’Ukraine a, quant à elle, exporté des produits agricoles d’une valeur globale de 2,9 milliards de dollars vers l’Afrique en 2020. Ainsi, ramener la production de ces aliments au niveau du continent devrait permettre aux pays africains de mieux lutter contre une éventuelle crise alimentaire.

Résoudre le problème du déficit alimentaire observé sur le continent africain, est le nouvel objectif que se sont fixés les pays africains, membres de l’Union Africaine. Un déficit aggravé selon des observateurs par la guerre en Ukraine. Les pays africains n’étant pas tous logés à la même enseigne, sont très dépendants des importations de denrées alimentaires issues des deux pays en guerre. Et une détérioration du   conflit russo-ukrainienne pourrait, de l’avis de certains experts, rendre la situation intenable pour plusieurs pays du continent.   

« Les citoyens n’ont plus d’accès à la nourriture, ceci entraîne la malnutrition. Nous avons des difficultés comme celle de la sécheresse, nous devons produire des semences qui résistent à la sécheresse et à cet effet, des recherches, des innovations et nouvelles technologies doivent être considéré comme l’une de nos priorite » 

Joséfa Sacko, Commissaire à l’Économie rurale et à l’agriculture à l’Union Africaine

D’après une récente étude du Policy Center for the New South, un think tank basé au Maroc,16 pays africains regroupent près de 40% de la population du continent, dépendent à hauteur de près de 56% du blé russe et ukrainien. Les plus forts taux de dépendance ont été enregistrés en Erythrée à 100%, en Somalie à 90%, aux Seychelles à 90%, en RDC a 85% et en Egypte 80%.

 » Nous sommes dans une position dans laquelle nous attirons l’attention des uns et des autres sur les effets du changement climatique sur nos populations. Nous avons à cet effet adressé dès plaidoyer afin que des fonds puisse être mis à notre disposition pour nous permettre de sauver des vies”

Joséfa Sacko, Commissaire à l’Économie rurale et à l’agriculture à l’Union Africaine

Outre le conflit Russo-Ukranien, les autres facteurs à l’origine du déficit alimentaire en Afrique sont les changements climatiques et les conflits observés dans certaines régions du continent qui empêchent les agriculteurs d’œuvrer normalement.

« Nous avons des initiatives tel que l’initiative d’adaptation agricole et l’adaptation agricole africaine, mais qui ne peuvent être implémenté en raison du manque de financement”

Joséfa Sacko, Commissaire à l’Économie rurale et à l’agriculture à l’Union africaine

Rappelons que la Russie et l’Ukraine jouent toutes deux un rôle central dans l’approvisionnement du monde en céréales et huiles de base, fournissant ensemble plus d’un tiers du blé et de l’orge, 52 % du maïs et plus de 50 % d’huile et des graines de tournesol.

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