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Afrique : Implication des populations locales pour assurer la restauration des forêts

Afrique : Implication des populations locales pour assurer la restauration des forêts

Depuis 2014, au lieu d’un recul de 50% de la perte des forêts, l’on assiste plutôt à une hausse de 44%. Chaque année, des milliers d’hectares de forêt sont détruits en Afrique. Conséquence, l’Afrique, responsable de moins de 4% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, est le continent le plus affecté par le changement climatique. Pour limiter le réchauffement climatique à maximum 1,5 degré Celsius, les experts appellent à l’élimination de 500 milliards de tonnes de CO2 de l’atmosphère. Et pour atteindre cet objectif, les pays d’Afrique ont lancé en 2015 l’initiative pour la restauration des paysages forestiers africains (AFR100), s’engageant à restaurer 100 millions d’hectares de paysages forestiers dégradés d’ici 2030

Déforestation, incendies… Les forêts sont sous pression en Afrique. Chaque année, le continent perd plus de 3,9 millions d’hectares de forêt. A cette destruction, vient s’ajouter la dégradation des forêts, dont la conséquence est notamment le recul de la biodiversité et l’accentuation de l’impact du changement climatique en Afrique. Pour améliorer l’action climatique sur le continent, les experts recommandent une collaboration avec les communautés locales pour restaurer les écosystèmes forestiers dégradés.

“Si on arrive à sécuriser les droits fonciers des populations, il y aura une forte adoption des projets de restauration des paysages forestiers sur le terrain.  Nous avons mené des recherches et on peut voir que les initiatives de restauration sur le terrain par les populations locales ont aussi bien lieu sur le domaine national que sur le domaine privé de l’Etat. Donc les gens travaillent sur la base de leurs droits coutumiers, et sur cette base, ils peuvent hésiter à un certain moment, à planter des arbres sur un domaine ou ils n’ont pas forcément tous les droits nécessaires”

Abdon Awono, Chercheur forestier et chaîne de valeurs du bois, Cameroun

Il reste aujourd’hui peu de terres « libres » sur la planète. Environ deux tiers des terres forestières

actuelles et précédentes font l’objet de revendications de propriété en vertu des lois coutumières

ou traditionnelles, dont la plupart ne sont pas reconnues par les gouvernements. Si la restauration des forêts est un impératif pour la séquestration du carbone, cette solution, de l’avis de certains experts, ne peut fonctionner que si, les espaces restaurés respectent et complètent les besoins et les droits fonciers coutumiers des populations locales. Ceci afin de trouver un équilibre entre l’enjeu écologique de la planète et les besoins socio-économiques des populations locales.

“Selon le mode d’accès à la terre, va dépendre la volonté d’une personne à adopter ou pas une activité relative à la restauration forestière. On commence à comprendre aussi la perception des gens aussi sur le type d’essence forestière, le type d’arbre qu’ils vont planter. On ne plante pas n’importe quel arbre. Un des résultats à Madagascar est que les gens ont tendance à planter des arbres fruitiers, ou qui leur donne des bénéfices directs.”

Patrick Ranjatson, Chercheur forestier, Madagascar

28 pays d’Afrique se sont engagés à restaurer 113 millions d’hectares. L’atteinte de cet objectif permettra de surpasser la barre initiale de 100 millions d’hectares devant être restaurés d’ici à 2030 à travers le continent selon le programme AFR100.

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