L’Afrique est en voie de définir une stratégie pour renforcer les capacités des communautés religieuses conservatrices en tant que partenaires clé dans la lutte contre le terrorisme. Les pays africains ont pris la mesure de la diversification des moyens de propagande des organisations terroristes. Pour endiguer le fléau terroriste désormais, les dirigeants religieux et politiques du continent s’attèlent à lutter contre les discours haineux dans la société et clarifier des principes religieux sur lesquels se fonde la pensée extrémiste.
Face à l’extrémisme violent, le continent africain veut faire des religions, la solution et non le problème. Dans cette perspective, des experts ont appelé les Etats africains à donner une dimension idéologique à la lutte contre le terrorisme. Appel entendu par les dirigeants africains, rassemblés à la 3è Conférence africaine pour la paix du 17 au 19 janvier 2023 et déterminés à déconstruire le fondement religieux des discours extrémistes.
Une autre bataille, celle de la doctrine religieuse, celle plus généralement des idées politico-religieuses, est tout aussi importante à mener et à emporter. Si nous devions gagner seulement le combat par les armes, notre victoire ne pourrait être que provisoire. Pour rendre nos victoires militaires durables, pour les élever au rang de conquêtes politiques stratégiques, nous devons impérativement leur donner une base solide, celle d’une société équilibrée où l’extrémisme ne pourrait prospérer.
Mohamed BAZOUM, Président de la République Niger
Les pays africains ont pris la mesure de la diversification des moyens de propagande des organisations terroristes. Pour endiguer le fléau terroriste désormais, les dirigeants religieux et politiques du continent s’attèlent à lutter contre les discours haineux dans la société et clarifier des principes religieux sur lesquels se fonde la pensée extrémiste.
Nous travaillons pour consolider les concepts religieux corrects et éliminer et clarifier toute confusion ou idée fausse soulevée par les partisans de la violence et de l’extrémisme.
Cheikh Abdoullah Ibn Beyyah, Professeur d’ études Islamiques Mauritanie
L’Afrique est en voie de définir une stratégie pour renforcer les capacités des communautés religieuses conservatrices en tant que partenaires clé dans la lutte contre le terrorisme. Des efforts collectifs sont nécessaires, de l’avis des chefs d’Etat du Niger Mohamed Bazoum, de la Mauritanie Mohammed Ould Ghazouani et du Nigéria Muhammadu Buhari dans les domaines de l’éducation, de la sensibilisation et aussi de la protection sociale des citoyens, les femmes notamment, qui représentent 20% des candidates au recrutement dans des groupes islamistes radicaux.
Il n’y aura de sécurité durable pour quiconque hors du cadre d’une protection globale pour tous. La victoire sur la violence, le terrorisme et l’extrémisme ne peut être durable que si elle est une victoire culturelle et intellectuelle, autant qu’une victoire sociale, économique et sécuritaire. La défense de la paix, de la sécurité et de la stabilité ne peut être effective et efficace qu’en immunisant l’esprit des individus et la conscience des sociétés contre les discours qui glorifient la violence sous toutes ses formes.
Mohammed OULD GHAZOUNI, Président de la République Mauritanie
Dans la feuille de route de l’Union Africaine pour faire taire les armes en 2030, l’organisation panafricaine s’engage à s’attaquer aux causes profondes des conflits, y compris les disparités économiques et sociales. L’Union Africaine a créé, à cet effet, un Fonds spécial pour la paix, la prévention et la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent, doté d’un budget de 400 millions de dollars annuel. En prévision de la la 36e session du Sommet des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine (UA) de février 2023, le président Buhari a appelé l’Afrique à moderniser sa stratégie de lutte contre l’extrémisme violent et le terrorisme.