Préoccupante, la question des violences basées sur le genre s’invite au sein des communautés jadis restreintes et machistes. Elle s’inscrit au cœur des réflexions des chefferies traditionnelles, plus que jamais déterminées à contribuer à favoriser l’inclusion mais davantage à inverser la courbes de féminicide issus de violence.
En 2023, 152 féminicides ont été enregistrés par l’organisation Femicide Count Kenya. Un chiffre qui pourrait être sous-estimé, en raison des cas non déclarés. Au Cameroun, depuis de début de l’année 2024, on dénombre plus d’une quarantaine de féminicides. Une situation préoccupante qui met en lumière un réalité malheureusement en propension sur le continent et qui témoigne de l’impératif de trouver des solutions à ce problème social, celui des violences basées sur le genre, notamment les violences conjugales, avec une emphase sur la protection de la gente féminine qui constitue la cible la plus exposée. Des questions qui, de plus en plus, sont au cœur des préoccupations au sein des chefferies traditionnelles.
L’engagement politique de nos chefs d’Etat et de notre gouvernement au Togo à impliquer fortement la chefferie traditionnelle dans la lutte contre les violences basées sur le genre. Les chefs traditionnels doivent s’impliquer davantage. Aujourd’hui, les chefs traditionnels doivent se dire, c’est un défi qui est lancé à la chefferie traditionnelle et nous devons tout faire pour que nous relevions ce défis là.
Boris Dzidzoli, Chef du canton Gakli- Togo
Le combat pour infléchir la courbe des violences basées sur le genre émane d’une volonté politique depuis le sommet des États africains. Il passe par des efforts pour stimuler le changement de comportement mais aussi l’inclusion à travers une politique de parité genre.
Quand on parle de droits universels de l’Homme, la femme y est inclus. Mais pourquoi nous pencher spécialement sur la femme? C’est parce qu’il y a un abus qui se fait et qui n’est pas normal. C’est pourquoi notre mobilisation est totale.
N’guessan Begbin, Membre de la Chambre nationale des Rois et Chefs traditionnels – Côte d’Ivoire
L’inclusion et l’implémentation de la parité genre prend progressivement forme dans les cercles d’autorité notamment sur l’échiquier traditionnel au Cameroun par exemple. On y dénombre en 2024, 232 femmes siégeant comme notables dans les chefferies de la partie septentrionale du pays. Ce qui bousculent les codes traditionnels. Toute chose que les autorités administratives locales félicitent et promeuvent.
Il y a pas mal de chefs traditionnels de 1er, 2ème ou 3ème degré au Cameroun qui sont des femmes, ce qui montre qu’il y a de la place et je veux encourager les chefs traditionnels à ouvrir davantage les portes aux femmes.
Paul Atanga Nji, Ministre de l’Administration territoriale– Cameroun
Au début, les hommes croyaient que les femmes intronisées au sein des lamidats viendraient leur ravir la vedette, et pourtant ce n’était pas le cas. Les femmes notables sont là plutôt pour les accompagner sur plusieurs domaines.
Maïmouna Leili, Notable à la chefferie de Dir – Cameroun
Chez les musulmans, le conseil des notables, appelé «faada», prend des décisions sur la vie de la communauté en concertation avec le lamido. La présence de femmes devrait permettre de faire évoluer davantage leurs droits, ainsi que les mentalités et opinions à leur endroit et donc de contribuer à changer la perception et des considérations sexistes autant que les violences basées sur le genre.