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Afrique : Inclusion financière des femmes pour un développement durable

African Union Journal : Inclusion financière des femmes pour un développement durable

En Afrique, les femmes représentent un moteur crucial pour le développement durable. Pourtant, leur accès aux services financiers formels reste limité. À travers le continent, des initiatives innovantes, comme les plateformes de paiement mobile et les coopératives d’épargne, transforment progressivement la donne, notamment dans les zones rurales. Mais des défis importants subsistent.

En Afrique, l’inclusion financière des femmes est un levier essentiel pour promouvoir un développement durable. Selon les données de la Banque mondiale publiées en 2021, près de 65 % des femmes en Afrique subsaharienne restent exclues des systèmes financiers formels. Pourtant, leur autonomisation économique est cruciale pour réduire la pauvreté, améliorer les conditions de vie et renforcer l’égalité des sexes. Dans les zones rurales, des initiatives telles que les coopératives d’épargne et les plateformes de microfinance ont commencé à émerger, offrant des solutions adaptées à leurs besoins spécifiques.

“Divers programmes ont donc été mis en place ces dernières années pour garantir l’accès à des crédits ciblés pour les femmes et les jeunes qui dirigent des PME ou même des micro-PME. Les efforts déployés sont donc considérables et je pense qu’un certain nombre d’acteurs internationaux ont continué à repousser les limites à cet égard en fournissant des garanties de portefeuille, en apportant des liquidités par le biais de facilités spécialisées aux banques ou aux prêteurs spécialisés, qui sont plus proches du terrain et mieux placés pour atteindre et servir les PME.”

ADMASSU TADESSE, President and Managing Director of Trade and Development Bank

Des programmes innovants mis en place par des gouvernements, des ONG et des institutions financières transforment progressivement la donne. Par exemple, des plateformes de paiement mobile comme M-Pesa au Kenya ont permis à des millions de femmes d’accéder à des services financiers sans avoir besoin d’une banque physique. Ces outils numériques simplifient l’accès aux crédits, épargnes et assurances, même dans les régions les plus reculées. Cependant, les défis restent nombreux, notamment en matière d’éducation financière et de lutte contre les normes sociales restrictives.

“Nous commençons à voir apparaître de nouveaux modèles d’entreprise qui tirent parti de ce type de technologie pour réduire le coût du service aux PME et améliorer l’accès à l’information afin que le crédit puisse être mieux tarifé et accordé de manière plus efficace, il y a donc des développements très positifs et cela est bien sûr basé sur les succès que nous avons vus dans d’autres secteurs et c’est donc l’aspect positif de la réunion. Des discussions ont également eu lieu sur la réglementation et la nécessité de la rationaliser, de l’améliorer, d’envisager différentes méthodes de financement, de s’éloigner de l’approche traditionnelle des prêts garantis et d’envisager des pratiques de prêt basées sur les flux de trésorerie, ce qui demande un peu plus de travail.”

ADMASSU TADESSE, President and Managing Director of Trade and Development Bank

Au-delà des outils, les formations jouent également un rôle clé. De nombreuses organisations locales accompagnent les femmes pour qu’elles puissent gérer efficacement leurs finances et développer leurs activités. Ces efforts contribuent non seulement à leur autonomie économique, mais aussi au développement global de leurs communautés. Selon CAMFED (Campaign for Female Education), lorsque les femmes sont économiquement actives, elles investissent jusqu’à 90 % de leurs revenus dans leur famille, améliorant ainsi l’accès à la santé et à l’éducation.

“Nous voulons rendre l’accès au financement facile, accessible, abordable et sûr. Nous voulons créer des opportunités d’emploi et nous assurer que nous intégrons les femmes et les jeunes dans nos marchés publics. C’est donc ce que nous voulons réaliser avec la WYFEI et nous espérons que nous progressons. En tout cas, nous passons maintenant du Conseil de planification au terrain pour la mise en œuvre.”

Monique Nsanzabaganwa, Deputy Chairperson of the African Union CommissionRwanda

L’inclusion financière des femmes n’est pas seulement une question d’équité, c’est un impératif économique et social. Alors que le continent africain aspire à une croissance durable et inclusive, l’autonomisation des femmes doit rester au cœur des priorités. Avec des efforts coordonnés entre gouvernements, secteur privé et société civile, l’Afrique peut transformer ce défi en une véritable opportunité pour son développement.

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