L’Union africaine reste préoccupée par la recrudescence des changements anticonstitutionnels de gouvernement en Afrique et son impact négatif sur le développement du continent. Le rapport 2023 sur la gouvernance en Afrique, publié le 12 juillet 2023, par le Mécanisme africain d’évaluation par les pairs, agence spécialisée de l’Union africaine, a élaboré les causes profondes et les moyens de prévention de ce fléau à travers le continent. De ce rapport, il ressort que la bonne gouvernance et une meilleure coopération aux niveaux national, régional et continental, restent des outils fondamentaux de prévention durable des changements anticonstitutionnels de gouvernement en Afrique.
L’Union africaine maintient sa “tolérance zéro” aux changements anticonstitutionnels de gouvernement en Afrique. L’institution reste préoccupée par la recrudescence de ce phénomène et son impact négatif sur le développement du continent. Le dernier en date, au Niger, survenu le 26 juillet 2023, où la junte au pouvoir semble ne pas prendre en compte les nombreux appels de la communauté internationale et s’oppose à toute intervention étrangère. Le rapport 2023 sur la gouvernance en Afrique, publié le 12 juillet 2023, à Nairobi, au Kenya, par le Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP), préconise la démocratie et la bonne gouvernance comme moyen de prévenir ce fléau.
“La paix doit être consolidée et ancrée. La nature multidimensionnelle du terrorisme et de l’extrémisme violent nécessite également une réponse multidimensionnelle robuste. Si nous empêchons les conflits d’éclater, de se propager aux pays voisins, l’Afrique sera un continent plus pacifique et plus sûr, conformément à l’aspiration 4 de l’Agenda 2063.”
Bankole Adeoye, Commissaire de l’UA aux Affaires politiques
La conduite irrégulière des processus électoraux, l’absence de droits de l’homme et des libertés fondamentales, ainsi que la mauvaise gestion du secteur public, sont les principales causes du terrorisme et des changements anticonstitutionnels de gouvernement en Afrique, révèle le rapport 2023 sur la gouvernance en Afrique. Élargir la portée des sanctions reste un outil vital de prévention, de dissuasion, de gestion et d’atténuation de ce phénomène, d’après le rapport.
“Il est crucial que l’Union africaine travaille en synergie avec le régime de sanctions des commissions économiques régionales et établisse davantage un modèle qui reflète les réalités africaines. Nous encourageons les États membres à investir durablement dans les efforts visant à éliminer, gérer et mettre en place des stratégies de prévention des changements anticonstitutionnels de gouvernement sur notre continent.”
Eddy Maloka, DG du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs
Les élections démocratiques, le respect des droits humains, la réforme du secteur de la sécurité, le renforcement de la légitimité de l’État et des institutions publiques, la ratification et la domestication des protocoles liés aux changements anticonstitutionnels de gouvernement, ainsi que l’introduction d’un mécanisme de collaboration inter-agences, sont définis par le rapport du MAEP comme quelques moyens pour prévenir durablement et coordonner efficacement les réponses aux changements anticonstitutionnels de gouvernement sur le continent.
“Une feuille de route sera établie pour suivre la mise en œuvre des recommandations du rapport. Je suis convaincue que les recommandations contenues dans ce rapport, une fois effectivement mises en œuvre, renforceront la gouvernance et aideront les États membres à prévenir et à relever les défis des changements anticonstitutionnels de gouvernement en Afrique, qui entraînent l’instabilité politique et des violations massives des droits de l’homme.”
Litha Musyimi-Ogana, Membre de la Commission africaine des droits de l’homme
Selon l’Union africaine, les gouvernements africains devraient s’attaquer à la pauvreté, au chômage et aux inégalités afin de contrer la recrudescence des changements anticonstitutionnels de gouvernement. Les États membres sont, de ce fait, appelés à aligner leurs constitutions sur les dispositions de la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance pour assurer la réalisation rapide de l’Aspiration 4 de l’Agenda 2063 pour une Afrique sûre et pacifique.