La prévention des crises socio-politiques en Afrique est un défi qui requiert une approche globale. Les experts de la question s’accordent cependant à dire que la bonne gouvernance serait une piste de sortie pour les gouvernements.
Une soixantaine d’années après les indépendances en Afrique, les changements anticonstitutionnels de gouvernement continuent de représenter un défi majeur de gouvernance sur le continent. Depuis la vague des indépendances dans les années 60, l’Afrique a enregistré un total de 216 tentatives de coups d’Etat pour 106 réussis, Selon l ‘Organisation Mondiale pour la Paix (OMPP). Pour prévenir les changements anticonstitutionnels de gouvernement sur le continent, les experts appellent les dirigeants africains à combler les lacunes et relever les défis qui prévalent dans les systèmes démocratiques contemporains en Afrique.
“Malheureusement pour nous, Africains, et en particulier du point de vue de la gouvernance, il y a beaucoup d’intérêts hégémoniques qui diffusent ou aggravent les déficits de leadership que nos propres dirigeants ont déjà. À certains égards, le problème n’est même pas l’incompétence ou la corruption des dirigeants, mais la corruption du système de gouvernance internationale et la manière dont il est imposé à nos peuples.”
Donald Deya, DG de l’Union panafricaine des avocats – Tanzanie
Renforcer la résilience démocratique par des investissements économiques et le renforcement des capacités de la société civile pour une réforme démocratique fait également partie de ces enjeux de bonne gouvernance poursuivis par ces gouvernements.
“Lorsque nous commençons à examiner les investissements économiques sur notre continent, la chose à laquelle nous devons être le plus attentifs est, je ne le dis pas par conscience, mais nous le savons tous. Nous sommes en équilibre entre le panafricanisme et le néo-colonialisme. “
Yavi Madurai , Présidente de l’Association panafricaine des femmes d’affaires
La transparence, la responsabilité et la reddition de comptes sont de l’avis de certains observateurs des vecteurs de la bonne gouvernance. En promouvant ces principes à tous les niveaux de gouvernement, il est possible de réduire les risques de coups d’État sur le continent.
“Comme vous le savez tous, si nous empêchons les conflits d’éclater, de se propager, de déborder sur leurs voisins, l’Afrique sera un continent plus pacifique et plus sûr. Conformément à la quatrième aspiration de l’agenda 2063, nous voulons donc vous assurer que l’IREC a été lancé. Il s’agit de l’Inter Regional Knowledge of Exchange. Cette plateforme a été lancée à Lusaka en marge du quatrième sommet de coordination des médias.”
Commissaire aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité (PAPS)
La récente série de coups d’État du 26 juillet 2023 au Niger et du 30 août 2023 au Gabon et dans d’autres États africains comme le Burkina Faso , le Mali , la Guinée met en évidence une tendance inquiétante. Ces événements, bien que spécifiques à chaque nation, partagent une caractéristique commune, la remise en question de l’ordre politique établi et la fragilité des systèmes de gouvernance dans ces pays.
