La santé mentale reste un enjeu majeur en Afrique, avec des millions de personnes souffrants de troubles non traités. En 2024, le Maroc, le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire enregistrent des taux préoccupants allant de plus de 30 à près de 50%. Des efforts sont déployés pour renforcer les infrastructures de soins, mais l’accès aux services spécialisés reste un défi, notamment dans les zones rurales et en contexte de crise.
La santé mentale en Afrique reste une problématique cruciale, souvent négligée. En 2024, l’OMS estime que près de 50 millions de personnes souffrent de troubles mentaux sur le continent, dont une majorité sans accès à des soins adéquats. Au Maroc, environ 48% des patients atteints de troubles mentaux n’ont pas accès à des services spécialisés, révélant l’urgence d’un renforcement des infrastructures de santé mentale.
“On estime que 1 milliard de personnes sur cette terre souffrent de troubles mentaux, de troubles de l’usage de substances. C’est la quatrième cause de fardeau, c’est à dire que c’est la quatrième cause qui vous, qui vous enlève des années de votre vie. Et c’est à peu près 10 à 20 ans de sa vie, quand on est atteint de troubles mentaux sévères. Le coût, c’est 2,5 trillions de dollars en 2022 et ça va être 6 trillions de dollars en 2030. C’est ça ce que ça coûte vraiment. La maladie mentale, c’est 2,34 % du PIB mondial..”
Jallal Toufiq, Directeur de l’hôpital Arrazi de Salé – Maroc
Au Burkina Faso, le système de santé mentale demeure sous-développé, avec seulement 0,1 psychiatre, pour 100 000 habitants. Une étude de 2024 montre que 33% de la population affectée par des troubles psychiques ne reçoit aucun suivi médical, aggravé par la crise sécuritaire qui accentue le stress et les traumatismes.
“Nous avons conduit une étude qui a révélé que 33 % de la population présente des troubles mentaux. C’est très élevé. Dans le même temps. Nous nous sommes rendu compte que dans la population des personnes déplacées internes, cette prévalence s’est établie à 44 %. Donc, il s’agit d’un problème de santé publique important auquel il faut apporter toute ici. ”
Robert Lucien Jean Claude KARGOUGOU, Ministre de la Santé – Burkina Faso
En Côte d’Ivoire, le ministère de la Santé rapporte que 22% de la population, souffrait de troubles mentaux au premier semestre 2024, en grande partie dus, à l’anxiété et à la dépression. Malgré la présence de centres spécialisés à Abidjan, l’accès aux soins demeure limité dans les zones rurales, affectant gravement les populations les plus vulnérables.
“La santé mentale est une partie intégrante de la santé publique et les nombreux défis actuels pour amener l’État ivoirien sous l’égide de Son Excellence Alassane Ouattara, Président de la République de Côte d’Ivoire, à renforcer la réponse nationale et en fait une des priorités du gouvernement dirigé par Monsieur Robert Iᵉʳ Ministre, ministre des Sports et du Cadre de vie.”
Soltié Coulibaly, Directrice de Cabinet Adjointe du Ministère de la Santé – Côte d’Ivoire
Face à ce fléau, les gouvernements se mobilisent. Le Maroc a lancé un plan de renforcement des services psychiatriques en milieu rural, tandis qu’en Côte d’Ivoire, une stratégie nationale de santé mentale 2024-2028 a été adoptée. Au Burkina Faso, des formations en santé mentale sont initiées pour le personnel médical, soulignant la volonté des dirigeants de freiner cette crise.