Si l’Afrique détient des ressources naturelles cruciales pour la lutte contre le changement climatique, le continent peine à capter les financements nécessaires pour concrétiser ses ambitions écologiques. En 2024, l’écart est toujours béant : moins de 3% des fonds mondiaux arrivent en Afrique, menaçant ainsi la résilience de ses populations face à une crise climatique grandissante.
Le 11 novembre 2024, à Bakou, en Azerbaïdjan, s’ouvrait la conférence des Nations unies sur le climat. Au centre des discussions : l’épineuse question du financement. Un sujet crucial pour l’Afrique subsaharienne, région la plus vulnérable aux effets du dérèglement climatique.
“ Alors que la conférence a fait des progrès sur des questions clés telles que les marchés du carbone, les résultats n’ont pas été à la hauteur des attentes de l’Afrique en matière de financement climatique. Le comité a indiqué que les engagements des pays développés à mobiliser au moins 300 milliards de dollars d’ici 2025 est bien inférieur à la demande annuelle de l’Afrique de 1,3 trillion de dollars”.
William Ruto, Président de la République – Kenya
Avec ses 48 pays, l’Afrique subsaharienne est l’une des zones les plus touchées par les conséquences du changement climatique. Pourtant, elle ne reçoit que 3 à 4 % du financement climatique mondial. Un manque criard de moyens qui freine la mise en œuvre des plans d’adaptation nationaux, pourtant indispensables pour répondre aux urgences environnementales.
“Nous avons encore le chemin à parcourir, je viens de l’Afrique de l’Est, la corne de l’Afrique qui souffre d’un environnement climatique difficile. Notre normalité a changé au cours des 10 dernières années, nous avons connu des inondations et des sécheresses extrêmes, nous n’avons rien vu de normal”.
Guleid Artan, Directeur à l’IGAD- climate prediction (ICPAC) – Kenya
e continent est déjà confronté à une crise climatique. En Afrique de l’Est par exemple, la région a été touchée par une sécheresse de 18 mois causée par El Niño et des températures inhabituellement élevées. Selon la Climate Policy Initiative, il faudrait près de 2 800 milliards de dollars d’ici 2030 pour respecter les engagements climatiques africains. Or, seuls 300 milliards ont été mobilisés à ce jour. Face à ce déficit, les institutions africaines, comme la Banque africaine de développement et l’Union africaine, intensifient leurs efforts pour mobiliser davantage de ressources et soutenir des projets concrets sur le terrain.
“Je crois que pour nous en Afrique qui contribuons le moins au défi changement climatique nous attendons des contributeurs les plus importants que les nations unies mondiales se montrent plus énergiques en termes de financement en termes de respect de leurs promesses et obligations”.
Iziaq Kunle Salako, Ministre d’État chargé de l’environnement – Nigeria
En 2020, l’Afrique a reçu environ 30 milliards de dollars de financement climatique, tandis qu’en 2022, ce chiffre a atteint 52,1 milliards de dollars. Cette augmentation significative témoigne d’un intérêt croissant pour le financement climatique en Afrique, mais reste en deçà des 1 300 milliards USD annuellement souhaitées par les autorités africaines dès 2025.