Face à des relations de plus en plus tendues avec le Bénin, le Niger a décidé de se tourner vers le Tchad pour l’exportation de son pétrole brut. Pour approfondir cette nouvelle perspective, un comité sera prochainement mis en place. Ce comité aura pour mission d’examiner en détail la proposition formulée par le Tchad, transmise par une délégation dépêchée à Niamey par le président tchadien Mahamat Idriss Déby Itno le 30 mai dernier.
Pour contourner les tensions avec le Bénin voisin, le Niger a annoncé, le 25 juin 2024, le choix du Tchad pour exporter son pétrole brut. Cette décision marque un tournant stratégique pour le pays enclavé, qui cherche à contourner les obstacles rencontrés sur son corridor traditionnel passant par le Bénin. Un comité sera prochainement mis en place et aura pour mission d’examiner en détail la proposition formulée par le Tchad, transmise par une délégation dépêchée à Niamey par le président tchadien Mahamat Idriss Déby Itno le 30 mai dernier.
“Dans la pratique, j’ai du mal à envisager cette alternative pour plusieurs raisons, tout d’abord parce que forcément la boucle sera beaucoup plus complexe à mener puisque cela m’a mettra emprise trois pays et non plus de par ailleurs il y a aussi des accords qui ont déjà été signés avec la société chinoise, qui gère ce gisement de pétrole, donc il y a des engagements auxquels elle ne pourra pas faire fie l’Etat nigérien”
Gregory Sileny, Analyste politique – Madagascar
Le choix du Niger de se tourner vers le Tchad s’explique par la dégradation des relations avec le Bénin. Ces tensions ont récemment atteint un nouveau paroxysme avec l’enlèvement de ressortissants nigériens par les autorités béninoises au niveau du port de Cotonou. Le Niger a fermement condamné ces agissements et a réaffirmé sa détermination à “prendre toutes les dispositions pour obtenir la libération de ses citoyens pris en otage, défendre ses droits et préserver ses intérêts vitaux”.
“Par ailleurs, il y a quand même les émissaire de la CEDEAO qui sont venus au Niger, pour tenter de pacifier les choses et d’apaiser le climat de tension qui existe entre les deux pays. Donc j’y vois plus comme un moyen de pression et une communication qui est utilisé actuellement par les autorités nigériennes, mais il faudra voir comment cela va aboutir. Quant à ce climat de tension au sein de cette sous-région”
Gregory Sileny, Analyste politique – Madagascar
Pour rappel, la collaboration entre le Niger et le Tchad dans le domaine pétrolier n’est pas une idée nouvelle. En effet, les deux pays ont déjà posé les bases d’une coopération dans le domaine en signant un protocole d’accord bilatéral le 17 septembre 2012. Ce protocole, approuvé à l’unanimité par l’Assemblée nationale du Tchad le 1er juillet 2014 et promulgué le 21 juillet 2014, offre un cadre juridique pour l’utilisation de l’oléoduc tchadien par le Niger.