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Afrique : les États en transition prônent une approche respectueuse de la souveraineté

Les sanctions prises par les organisations sous-régionales et panafricaines, après la survenue de coups d’Etat dans certains pays, sont régulièrement décriées par les gouvernements de transition. Les dirigeants d’Etats africains en transition critiquent souvent le manque de leadership au sein des organisations sous-régionales. Ils prônent une approche plus respectueuse de la souveraineté nationale dans la gestion des crises. En marge du premier Forum sur la paix et la sécurité en Afrique tenu à Lomé au Togo les 21 et 22 octobre 2023, la promotion du dialogue avec les différentes juntes au pouvoir sur le continent, en particulier au Sahel, a été mise en avant.

Depuis 2020, le Mali, la Guinée, le Burkina Faso et le Niger, ainsi que d’autres pays africains sont en proie à des troubles dus à des coups d’État militaires. Ces États en transition ont plusieurs critiques et attentes vis-à-vis des organisations africaines sous-régionales. Les Etats ouest-africains attendent des organisations sous-régionales, en l’occurrence la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, qu’elle joue un rôle actif dans la promotion de la paix et de la sécurité. Dans ce contexte, le rôle de la communauté internationale n’est pas d’imposer des sanctions mais plutôt de promouvoir le dialogue pour résoudre les problèmes. 

 Quel peut être le rôle des organisations régionales pour éviter même qu’on ait des transitions ? le multilatéralisme il faut le comprendre, reste et à un rôle important et essentiel à jouer dans la recherche de la paix, aussi dans la recherche de la sécurité. l’intégration régionale, la coopération régionale demeurent aussi des moins essentiels pour renforcer de la façon la solidarité entre nos pays. Parce que la façon dont nos organisations agissent aujourd’hui, ce n’est pas dans le sens de la solidarité.

Abdoulaye DIOP, Ministre des Affaires étrangères – Mali

Face à des régimes jugés corrompus et défaillants, qui n’offrent aucune perspective d’avenir pour la stabilité et le développement durable, il y a une soif de nouvelles voies. Les gouvernements de transition dirigés par des militaires souhaitent une coordination plus efficace des efforts visant à prévenir les conflits, à résoudre les crises et à lutter contre le terrorisme et la criminalité transnationale. S’agissant du Niger, les autorités de transition appellent  la communauté internationale, notamment la CEDEAO à les accompagner, pour un retour à l’ordre constitutionnel, en vue d’une sortie de crise. 

Nous voulons, en réaction, que la communauté nous accompagne. Mais pas de continuer à imposer des sanctions qui sont vraiment d’une autre nature sur le Niger. Donc, c’est un peuple qui est là-bas, qui attend d’être compris, qui attend que les amis du Niger, parce que c’est de ça qu’il s’agit, puissent venir essayer de l’aider à sortir de cette situation.

Mohamed TUMBA, Ministre de l’Intérieur Niger

En tant qu’organisation continentale, l’Union africaine cherche à prévenir et à résoudre les conflits sur le continent. Le Conseil de paix et de sécurité de l’organisation continentale travaille avec les organismes régionaux pour garantir une réduction, voire une élimination des coups d’Etats en Afrique. 

Nous devons reconnaître que la démocratie est un travail en cours d’élaboration. Comme je l’ai dit ce matin, elle n’est pas parfaite. Mais elle répond à la multiplicité des défis que nous devons relever sur notre continent en termes de constitution  de la société.

Bankole ADEOYE, Commissaire aux Affaires politiques, à la Paix et à la sécurité de l’UA

Mettre fin aux coups d’État en Afrique est un défi complexe qui nécessite une approche globale et multidimensionnelle. Les Etats en transition invitent les organisations africaines sous-régionales à mieux œuvrer dans la prévention et la résolution des conflits par le biais de la médiation, de la diplomatie et de la promotion du dialogue.

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