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Afrique : les religions africaines, enjeu de développement


Lomé a vécu un moment rare où les continents se sont rejoints sans escale. Les délégations venues des Amériques, de la Caraïbe et d’Europe ont renoué avec une terre qui, pour beaucoup, n’avait jamais cessé de battre en elles. La journée dédiée aux cultures africaines et aux mémoires afrodescendantes, organisée le jeudi 11 décembre 2025 dans le cadre du Congrès panafricain, a rassemblé héritages, rites et vision politique. L’ensemble a offert une scène où spiritualité, identité et projection vers l’avenir ont conversé sans détour.

Les délégations venues des Amériques et d’ailleurs ont convergé vers Lomé pour renouer avec la matrice africaine. La journée dédiée aux cultures et mémoires afrodescendantes, Jeudi 11 décembre 2025 a pris l’allure de retrouvailles profondes, portée par les chants vodun qui ont animé l’auditorium et l’esplanade du  Palais des congrès de Lomé. La rencontre entre prêtres, prêtresses et communautés d’ascendance africaine a servi de cadre à un panel centré sur la place des cultes et cultures africains dans le développement du continent et l’épanouissement des peuples afrodescendants.


« Nous ne pouvons pas manquer de mentionner les religions de matrice africaine qui continuent de façon incisive à nous encourager pour que nous puissions avoir notre autonomie politique et aussi notre autonomie sociale, culturelle, économique. Et ce sont des religions qui contribuent à ce que nous finissions contre le processus de la dictature et pour dénoncer toutes les persécutions que nos peuples ont subies. »

 Mariana Gino Sra, Professeure d’études africaines Brésil

La discussion a fait émerger une idée forte : le panafricanisme et la spiritualité forment un même socle de pensée. Les intervenants ont rappelé qu’aucune souveraineté n’est possible sans reprendre la main sur le récit africain, en consolidant la recherche sur les traditions, en réintroduisant les savoirs ancestraux dans l’éducation et en resserrant les liens entre le continent et  les diasporas. Ils ont aussi insisté sur la nécessité de réparer les fractures historiques entre Africains et Afrodescendants. La mobilisation des diasporas à Lomé en apporte la preuve : elles restent un levier majeur pour la diplomatie, l’économie culturelle et un humanisme panafricain assumé.

« On ne saurait condamner une spiritualité à la place d’une autre. Il faudrait que le monde reconnaisse que la spiritualité vaudou, les cultes endogènes africains ne sont pas sataniques. Nous ne sommes pas des animistes, mais des spiritualistes. Il va falloir reconnaître et remettre à leur place les cultes endogènes afin que nous puissions obtenir à jamais cette souveraineté tant attendue. »

Kossi Rémi Apelete, Rapporteur général, Fédération nationale des cultes vaudou et des traditions Togo

Les contributions ont dessiné des pistes opérationnelles solides : un programme continental de numérisation et de valorisation des archives, la structuration des industries culturelles, un développement ambitieux du tourisme des racines, une coopération muséale renforcée, la protection des patrimoines immatériels et la mise en place de dispositifs dédiés aux jeunes talents et entrepreneurs culturels. Plusieurs voix ont également plaidé pour l’instauration d’une Journée mondiale des traditions africaines et afro descendantes, idéalement pensée sur un week-end, afin d’en faire un rituel transcontinental, dense et fédérateur.

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