L’industrialisation de l’avis d’experts en question de développement demeure la clé dans la perspective d’atteinte du développement de l’Afrique. Mais la volonté politique est la seule capable d’actionner ce levier qui est à même de débloquer le potentiel africain en matière de développement. Quelles conséquences l’inaction des politiques en faveur de l’industrialisation comporte au regard des freins au développement du continent?
L’Afrique est indéniablement une terre d’opportunités. Le potentiel du continent dans nombre de domaines demeure peu ou sous exploité. Avec 65% des terres arables de la planète, les rendements agricoles en Afrique demeurent faibles et insuffisants pour sortir le continent de sa dépendance aux importations de denrées alimentaires estimées à environ 35 milliards de dollars par an. Il en est de même pour le potentiel minier du continent avec ses minerais rares qui pourraient favoriser la transition énergétique dans le domaine de l’automobile avec les batteries électriques. Le développement de l’Afrique est conditionné par sa capacité à s’industrialiser, ce à travers la mise en œuvre de plusieurs politiques.
« Pour débloquer les perspectives économiques dont nous parlons, il faut assurer le changement structurel de ces économies, augmenter la productivité de l’agriculture, fournir de l’électricité, accélérer les infrastructures, les investissements et soutenir la numérisation rapide de l’espace et stimuler l’industrialisation par une plus grande mobilisation du secteur privé ».
Akinwumi Adesina, Président de la BAD – Nigéria
Malgré la floraison de génies créatifs sur le continent, la faible industrialisation des process ne permet pas au continent de profiter de ses génies et de ses idées novatrices. En 2019, le camerounais Arthur Zang a créé le cardiopad, un appareil révolutionnaire pour la santé des populations en général. Quoi qu’accueillit favorablement par les politiques locales, la production en chaîne de sa trouvaille n’a pas été possible sur le continent, bénéficiant de fait aux pays industrialisés. L’un des freins aux initiatives en faveur de l’industrialisation est le facteur risque, considéré trop élevé sur le continent.
« Moody’s Analytics a réalisé une évaluation sur quatorze ans des pertes cumulées sur les infrastructures dans le monde entier. Voici ce qu’ils ont trouvé. Ils ont constaté que les pertes en Afrique étaient de 1,9 %. En Amérique du Nord, elles étaient de 6,6 % ; en Amérique latine, de 10 % ; en Europe de l’Est, de plus de 12 %. En Asie occidentale, elles étaient de 4 %. Dites-moi maintenant… La perception n’est pas la réalité ! »
Akinwumi Adesina, Président de la BAD – Nigéria
L’Afrique, de l’avis d’experts, c’est l’avenir. Les données parlent d’elles même. Les tendances économiques sur la croissance et le développement de l’Afrique montrent que le continent jouera un rôle de pivot. Un marché qui devrait atteindre 2,5 milliards de de consommateurs pour près de 7000 milliards de dollars d’ici 2050, mais aussi une main d’oeuvre importante; la possession d’espaces vert et de forêt autant que l’essentiel des métaux et minerais nécessaire à la transition énergétique dont le cobalt, le grafite, platinum mais aussi la radiation solaire.
« L’Afrique ne peut être davantage ignorée et je m’attends à ce qu’elle devienne le continent pivot du monde, compte tenu de ses perspectives économiques.
Akinwumi Adesina, Président de la BAD – Nigéria
Au lendemain de la crise de Covid19 qui avait mis à jour l’incapacité du continent à produire des solutions médicamenteuses, le premier centre de production de vaccins à ARN messager en Afrique a été inauguré le 19 décembre 2023 à Kigali. Une avancée dans la recherche et la production de vaccin sur le continent qui à terme, va permettre la production de 50 millions de doses de vaccins de type ARN Messager contre le Covid annuellement. Une preuve que la volonté politique est au cœur pour atteindre les perspectives affichées pour l’Afrique.