Il incarne la nouvelle dynamique du marché financier sous-régional. Louis BANGA NTOLO, Directeur général de la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale, s’impose comme une figure de référence dans l’intégration économique au sein de la CEMAC. Fin connaisseur du secteur bancaire, il œuvre à redonner souffle à la BVMAC, encore peu exploitée par les États et les entreprises. Focus sur le parcours et les ambitions de ce technocrate camerounais engagé.
À la tête de la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (BVMAC) depuis janvier 2021, Louis Banga Ntolo incarne une vision nouvelle pour dynamiser le marché financier sous-régional. Cet expert camerounais, nommé pour un mandat de 4 ans, succède à Jean-Claude Ngbwa, dans un contexte marqué par de fortes attentes autour de la BVMAC, bourse unifiée de la zone CEMAC.
« La contribution du marché financier aujourd’hui est baux alentours de 2,3 % du produit du PIB de la CEMAC. Notre objectif est de le ramener vers les 10%. Nous avons aussi pour objectif d’atteindre une capitalisation boursière de 1000, voire 2000 milliards. Ça, c’est un peu les objectifs. Le potentiel aujourd’hui est là parce que les Etats de la CEMAC ont bien voulu donner un certain nombre d’entreprises. »
Louis BANGA NTOLO, Directeur général de la BVMAC – Cameroun
Titulaire d’un doctorat en Banque, Monnaie et Financement de l’Université Lumière Lyon II, Louis Banga Ntolo est un acteur majeur de la finance camerounaise. Il a contribué à la mise en place de la Douala Stock Exchange avant de siéger au sein de la Commission des marchés financiers du Cameroun. En 2018, il prend la tête de SG Capital Securities Central Africa, société de bourse créée par le groupe Société Générale. Il intervient alors sur plusieurs opérations de grande envergure comme l’emprunt obligataire de l’État du Cameroun, celui d’Oragroup ou encore de la BDEAC.
« Les principaux défis que la Bourse veut relever aujourd’hui, c’est que déjà sur le plan réglementaire, nous avons réaménagé nos textes qui sont mieux disant aujourd’hui, que ce soit pour la grande entreprise ou la petite entreprise, mais également pour les Etats. L’autre défi, c’est l’inclusion financière, c’est l’élargissement de la base investisseurs. Et dans les défis, dans cette inclusion financière, de permettre à ce que beaucoup de citoyens de la CEMAC, y compris ceux qui n’ont pas accès au secteur bancaire, puissent néanmoins devenir des investisseurs du marché. Nous avons mis sur le pipe une reforme. »
Louis BANGA NTOLO, Directeur général de la BVMAC – Cameroun
Mais la tâche est immense. Malgré l’unification des places boursières de la CEMAC, seulement cinq entreprises sont actuellement cotées en actions pour une capitalisation de 35 milliards de FCFA. L’objectif fixé est pourtant bien plus ambitieux : 1 200 milliards. Le dirigeant compte sur l’engagement des États membres pour franchir un cap. Le transfert des participations publiques vers la BVMAC, prévu depuis 2018, reste partiellement appliqué. Trois États n’ont toujours pas honoré leurs engagements.
« La réglementation de change est une réglementation qui permet de soutenir la stabilité monétaire. Nous sommes dans une zone monétaire, il faut que la stabilité monétaire soit soutenue. Il faut qu’il y ait la résilience de nos économies. Ça veut dire que nos économies ne doivent pas être à court de devises un jour et ne pas être en mesure d’importer ce que nous voulons bien acheter, que nous ne nous produisons pas chez nous. »
Louis BANGA NTOLO, Directeur général de la BVMAC – Cameroun
Autre priorité, faciliter l’accès des PME en bourse. Aujourd’hui, des critères jugés trop élevés freinent leur participation. Louis Banga Ntolo plaide pour un assouplissement des règles afin de stimuler l’investissement productif. En parallèle de ses fonctions, ce passionné de transmission du savoir intervient comme enseignant dans plusieurs institutions camerounaises. Porté par son expérience et une vision résolument intégratrice, Louis Banga Ntolo s’attèle à faire de la BVMAC un véritable moteur du développement économique de la sous-région.
