Le nombre de femmes et de filles vivant dans un contexte de conflit en Afrique a augmenté de 50 % , rendant des millions de femmes et de filles encore plus vulnérables à la violence basée sur le genre. Consciente de l’impact de ce fléau sur la société, l’Union africaine exhorte les pays africains à œuvrer pour la mise en œuvre de programme et budget destinés à accentuer la lutte contre les violences sexistes.
Comme chaque année, la journée du 25 novembre interpelle le monde sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes. En effet, quatre femmes sur dix (40%) en Afrique de l’Ouest et près de six femmes sur neuf (65%) en Afrique centrale, seraient victimes de violence selon une étude menée par le Réseau des femmes élues locales d’Afrique. En 2023, les pays membres de l’Union africaine exhortent les dirigeants africains à œuvrer pour mettre fin aux violences faites aux femmes et aux filles.
« les chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine ont adopté, lors de leur 36e conférence qui s’est tenue du 18 au 19 février de cette année à Addis-Abeba en Éthiopie, une décision historique de négocier la Convention de l’Union africaine sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des jeunes filles. Une fois adoptée, cette convention sera le premier instrument continental de prévention et d’élimination de toutes les formes de violence à l’égard des femmes et des filles. Elle témoignera du leadership africain et influencera les normes mondiales en matière de protection des femmes et des filles.
Monique Nsanzabaganwa, Vice-présidente de la Commission de l’Union africaine
La situation des femmes subissant des violences ne s’estompe pas. Au Cameroun, pas moins de 107 cas ont été enregistrés entre le 26 Novembre 2022 et le 25 Novembre 2023. Les cas les plus récurrents sont des viols et bastonnades pouvant conduire au décès des victimes. Pour Azali Assoumani, président en exercice de l’Union Africaine, il est urgent de mettre en œuvre des systèmes éducatifs et de santé visant à mettre fin à toutes formes de violence sexiste et à renforcer l’autonomie économique des femmes et des filles.
« L’Afrique que nous voulons n’est pas une terre de violence, mais une Afrique résiliente, forte, pacifique, tolérante et connectée. Nous avons besoin d’hommes et de femmes pour atteindre cet objectif. Ils peuvent faire appel aux hommes en Afrique, qu’ils soient âgés ou non, pour qu’ils s’engagent dans le partenariat en faveur de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes.”
Azali Assoumani, Président de l’Union africaine, Comores
Pour réduire les violences des femmes, les experts appellent à davantage d’engagement des citoyens africains même si les gouvernements demeurent au premier rang dans ce combat. Pour Bineta Diop, militante des droits des femmes,les Etats africains devraient investir davantage de fonds dans la prévention et les programmes d’aide aux victimes.
“il est tout à fait vrai qu’il faut enlever les barrières que ce soit sociale culturelle ont les connait les questions de l’excirsion par exemple c’est toujours là on diminue le corps de la femme dans nos societes, les mariages forcés tout ses us et coutumes traditionnels il faut les oublier au niveau du sénégal pour y remédier la sensibilisation est allée jusqu’au niveau des exciseuses pour leur donner des emplois mais aussi pour leur montrer combien cette pratique peut être néfaste.”
Bineta Diop, Envoyée spéciale de l’UA pour les Femmes, la Paix et la Sécurité, Sénégal
Les répercussions de la violence basée sur le genre sont nombreuses et sont ressenties à la fois par les victimes et la communauté toute entière. En effet, ce fléau entraîne une baisse de la productivité, de la participation sociale et économique des personnes touchées et à la hausse des coûts de santé. Une situation qui ralentit l’atteinte des objectifs de l’agenda 2063 de l’Union Africaine qui ambitionne de bâtir une Afrique prospère.